Une manifestation pas très coordonnée, et manquant malheureusement quelque peu de lisibilité!

Le 14 octobre certains étudiants se sont rassemblés devant les grilles du ministère de la santé pour manifester vis-à-vis de la future réforme des études médicales.

Cette « nouvelle planification » concerne notamment la mise en place de la 4ème année d’internat en médecine générale, et elle met également les jalons pour une possible coercition qui se profile dans un avenir proche.

Malheureusement, deux écueils ont quelque peu écorné l’impact de cette mobilisation :

  • Les conditions climatiques sur Paris
  • Le contexte social avec une exaspération grandissante des français qui ne trouvent plus d’essence qui est l’élément qui a considérablement parasité la manifestation des étudiants.

Au-delà de ces problématiques annexes, le discours des différents syndicats encadrant les manifestants n’a pas été très clair.

En regardant sur le site du Quotidien l’article concernant cette manifestation, nous pouvons voir plusieurs éléments concernant l’annonce d’une 4ème année :

  • Le fait que l’ISNI et l’ANEMF soient vent debout suite à l’annonce d’une 4ème année réalisée dans des déserts médicaux, et expriment de manière assez claire un refus total de cette proposition.
  • Les critiques de l’ISNAR qui portent sur la rémunération des étudiants, et les moyens qui seront déployés pour assurer leur encadrement ; autrement dit, ils laissent entrouverte la porte d’une négociation future

En parallèle les autres syndicats médicaux ont également une attitude quelque peu déroutante du fait d’une partition variable en fonction des intérêts de chacun.

De plus ces derniers, même s’ils comprennent et s’associent aux revendications des étudiants, n’ont pas daigné prendre part aux manifestations.

Comme quoi l’avenir des nos confrères est une problématique qui passe au second plan pour pas mal de personnes !

De plus nous devons bien nous rendre à l’évidence le courroux des jeunes étudiants a été très peu, voire même pas du tout, par les médias.

Aucun politologue, ni aucun économiste en charge de la santé ne s’est exprimé sur l’impact d’une 4ème année de médecine sur l’amélioration de la santé du peuple.

Toujours est-il qu’il faut s’attendre à voir une rapide mise en place de la 4ème année, cela avant de préparer une possible coercition dans un futur moins proche.

Nous ne devons pas oublier que ces mesures font suite aux manifestations du peuple français qui ne comprend pas pourquoi le domaine de la santé n’est pas sacralisé.

D’ailleurs les médias ont distillé depuis quelques semaines des reportages concernant des patients n’ayant pas trouvé de médecin traitant, ou des maires qui mettent à la disposition des locaux tristement vides pour des professionnels de santé qui sont recrutés via des chercheurs de tête.

Autrement dit ce sont les humeurs de la plèbe qui conditionnent les agissements de nos gouvernants, et les incitent à foncer tête basse pour la contenter.

D’ailleurs la pression sociale exprimée par les français conduit les journalistes à oublier quelque peu la situation sanitaire de notre pays pour discourir durant de longues minutes sur les conséquences de la pénurie en essence.

Et oui, les étudiants doivent savoir qu’actuellement la rue gouverne, et non l’exécutif qui n’a pour rôle que d’apaiser les tensions de la société en donnant des gages de bonne volonté.

« Pour gouverner la France il faut un bras de fer » Gustave Flaubert.

Dr Pierre Frances