1

Une attraction plus vers la politique que vers la médecine…

Durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, deux ministres de la santé se sont succédés.

Ils avaient tous les deux la particularité d’être des médecins (hématologue et neurologue).

A la fin de leur exercice, ils se sont tous les deux orientés vers:

  • une action politico-médicale pour Mme Buzyn qui siège à l’OMS et s’occupe en tant que directrice « des affaires multilatérales » de cette organisation
  • une présence au sein du nouveau gouvernement avec un poste ayant moins de prestige qu’auparavant, celui de ministre délégué avec le parlement pour M Véran

Nous voyons que la politique attire les médecins, lesquels ont de réelles difficultés à revenir à leurs premières amours et sont attachés à la politique (M. Véran souhaite rempiler pour être de nouveau député).

Pourquoi?

  • Des places qui leur permettent d’avoir des émoluments plus importants ?
  • Des fonctions qui permettent de mettre en avant leur ego?
  • Un poste qui est plus attractif et valorisant au niveau du travail que celui qu’ils avaient précédemment?

Au delà de toutes ces considérations se pose la question de la passion que ces deux confrères ont ou avaient vis à vis de leur profession.

En effet, je considère, peut-être à tort, que la médecine est un sacerdoce, et que cette fonction vaut tout l’or du monde.

En effet sous la casquette de praticien qu’il soit libéral ou hospitalier se cache pour tous un humanisme qui est très enrichissant sur un plan personnel.

Aussi il est quelque peu désolant de voir que ces deux confrères délaissent un métier qu’ils ont voulu pratiquer, et préfèrent se précipiter vers une autre fonction plus ingrate mais plus valorisante pour son ego personnel.

Cette constatation m’attriste beaucoup, et ce d’autant plus que nous sommes en période vache maigre en ce qui concerne les effectifs médicaux.

Bien entendu ce n’est pas l’activité supplémentaire de deux médecins qui va résoudre la problématique des déserts médicaux, mais c’est un signal fort qu’auraient du prendre en compte ces deux anciens ministres.

Cela est d’autant plus vrai qu’ils ont œuvré pour trouver des solutions afin de réduire la pénurie des professionnels de santé et qu’ils ont dénoncé cette situation.

A ce titre il m’est difficile de comprendre un tel choix, et ce d’autant plus que les postes occupés actuellement par ces deux anciens ministres ne sont pas très valorisant à mon idée.

De quelle manière, dans ce contexte, les jeunes confrères vont-ils réagir? Probablement avec un tel exemple en n’ayant plus la fibre humaniste de leurs ainés, ce qui est à mon avis désolant.

Dr Pierre Frances

Un Commentaire

  1. plus de médecins … on connait la solution , c’est de pomper les médecins étrangers que l’on a pas eu à former , les déserts médicaux , on sait comment faire , les allemands le font ils envoient les jeunes diplomés pendant quelques années dans ces zones , le sous effectif en France ,il faudrait peut être ne pas abrutir les étudiants avec un numerus closus aussi selectif ; les professionnels de santé en place, pourrait on arrêter de bloquer le prix de la consultation , les coefficients et les salaires pendant des années comme on le fait depuis des années etc…
    on connait les solutions mais à cause de la dette française on ne peut plus rien changer .

Comments are closed.