L’étau se resserre….

Nous sommes tous conscients que la pénurie des professionnels de santé (surtout les médecins) va avoir des conséquences sur notre système de soin qui était très réputé il y a seulement quelques années.

Les patients alertés régulièrement par les médias comprennent que le système de soins du futur ne sera pas le même qu’auparavant.

Certains perdent patience lorsqu’on leur annonce que pour un rendez-vous chez un spécialiste il faut attendre plusieurs mois, mais aussi le fait que leur médecin traitant ne reçoit que sur rendez-vous et qu’il ne peut les consulter que dans 3 semaines.

Tout aussi inquiétant est le fait de voir que certains patients ne trouvent pas de médecin traitant.

Des annonces, et des comportements de très mauvais augure

Depuis quelques semaines politiques, le Dr Pelloux, et le cher président de la FHF (Fédération Hospitalière Française),  martèlent le fait qu’il sera très difficile de trouver cet été un rythme optimal pour nos services hospitaliers.

Tout aussi dramatique est la problématique de la pénurie des remplaçants dans le public tout comme dans le privé durant cette période de vacances.

Or nous ne devons pas l’oublier, les professionnels de santé ne sont pas des robots, et ils ont également droit à des congés.

La colère des français est sourde, mais risque de s’exprimer dans les mois qui viennent ce qui n’est pas très sain pour notre tout nouveau président.

C’est, je le pense, la raison qui a poussé M. Valletoux à s’exprimer sur le sujet de la permanence des soins.

Il est conscient qu’assurer par la contrainte ce service pour les généralistes ne va pas éviter la saturation des services d’urgence.

Cependant par cette réflexion il souhaite plusieurs choses:

  • Mettre en avant l’incurie des libéraux qui sont des têtes de turc faciles à trouver, peu solidaires, et qui ne sont pas une réelle force politique. Ils ne sont pas tous macronistes, et il est nécessaire dans certains cas de couper une branche frêle pour donner plus de vigueur à l’arbre
  • Diviser les professionnels de santé entre public et privé, cela permet de réduire les chances de bronca, et donne une image négative des médecins auprès des citoyens
  • Assurer son élection comme député. Nous ne devons pas oublier que ce dernier est très attaché à M. Macron (il a changé de casquette pour obtenir une place à l’Assemblée Nationale), et jamais il ne lui viendrait  à l’esprit de critiquer la politique de santé du gouvernement qui lui donne une chance d’être élu. Or nous ne pouvons qu’être étonnés de voir l’inertie de notre ministre de la santé en ce qui concerne la problématique de la saturation des services d’urgence, situation qui doit à tout prix ne pas être prise en compte par les électeurs potentiels

En parallèle des dispositions vont être prises pour que les jeunes étudiants viennent « repeupler » temporairement durant leurs études les déserts médicaux.

Nous avons vu, suite à certaines interview de la secrétaire d’état en charge des études supérieures, que la 4ème année pour les internes en médecine générale est un projet qui va rapidement se concrétiser.

Tout aussi intéressant de voir, ce sont les décisions hâtives pour palier à la pénurie de médecins, et qui me semblent pas nécessairement positives pour les patients: téléconsultation, CPTS, délégation des tâches.

On a l’impression que l’on tente de faire du rapiéçage sans avoir d’idées plus consensuelles qui permettraient d’avoir un système de santé performant.

Oui, nous avons du souci à nous faire pour notre système de santé, et ce d’autant plus qu’un critère, que les politiques ne veulent pas mettre en avant, pourrait résoudre en grande partie cette problématique (ils en sont entièrement responsables et coupables): le consumérisme trop important des patients avec la notion du tout gratuit.

 

Dr Pierre Frances