Notre président s’est déplacé en grande pompe il y a quelques jours de cela pour aller visiter le service des urgences d’un hôpital du nord de la France.

Il a profité de cette mobilisation pour promettre « des mesures flash » afin de résoudre la problématique engendrée par le manque des soignants au sein des unités d’urgence.

Pour ce faire il n’a pas missionné la célèbre entreprise Mc Kinsey (elle n’a pourtant pas « démérité » durant la période noire de la pandémie de la COVID-19), mais a mandaté un urgentiste pour que des idées phares puissent être mises sur la table et éviter de ce fait un chaos au sein des hôpitaux.

Ce déplacement rappelle tout à fait celui que l’on observe régulièrement sur de nombreuses chaines de télévision africaines.

Sans avoir quelconques soupçons de propos malveillants ou même racistes, il est très amusant de voir que certains dirigeants d’Afrique noire aiment parader à la télévision et font leur show pour montrer toutes leurs actions qu’elle soient sincères ou non.

J’ai la nette impression que nos politiques français agissent de la même manière en mettant en avant leurs idées sur telle ou telle chose, mais aussi en donnant une impulsion pour développer tel ou tel projet.

Bien entendu gouverner est parfois difficile, et agir avec des promesses ou des phrases chocs peut avoir des conséquences parfois inverses à celles voulues.

C’est le cas notamment de notre ministre de l’intérieur qui a mis sur le compte des débordements, au décours d’un match de football, un défaut d’organisation avec la vente de faux billets.

En fait les heurts observés étaient l’œuvre de délinquants, et les supporters anglais qui ont été faussement accusés d’être responsables de ces débordements n’ont pas du tout apprécié (on peut parfaitement la comprendre) ce jugement trop hâtif.

En ce qui concerne le domaine de la santé, nous sommes à quelques semaines du début des vacances d’été, et les professionnels des zones touristiques vont devoir se retrousser les manches car la population dans certaines stations balnéaires va atteindre des records de fréquentation.

Cette hausse de fréquentation s’explique par la volonté des français de se détendre, car durant plusieurs années ils ont vécu l’enfer du confinement et des mesures très restrictives concernant leur vie publique et privée.

Aussi c’est avec une grande inquiétude que syndicats médicaux et soignants se sont montré très pessimistes en ce qui concerne les conditions de la prise en charge des patients.

Ce qui est navrant, mais aussi récurrent, c’est de voir que l’exécutif prend en compte de telles remarques très tardivement. Or elles sont formulées depuis de nombreux mois, mais n’ont pas eu d’écho.

La médecine libérale le maillon fort du système de santé

Malgré ces remontrances, il est important de comprendre comment le chef de l’état va intervenir pour régler cette situation inextricable.

Une des piste consiste à regarder en amont le mode de fonctionnement des cabinets médicaux libéraux.

C’est ainsi que des agents des ARS ont envoyé dans mon département  des mails pour connaître avec précision la manière dont les médecins allaient travailler durant l’été.

Allaient-ils prendre des vacances, et allaient-ils être remplacés?

Acceptent-ils des patients en surplus?

Quelle seront les heures d’ouverture des cabinets?….

Cette sollicitude est touchante de la part des pouvoirs publics, mais bien entendu nous pouvons comprendre que le but de ces questions est avant tout de décharger les urgences des hôpitaux de proximité.

Les politiques commencent à comprendre (je suis peut-être naïf sur ce sujet) le rôle des médecins libéraux dans notre système de santé.

Malheureusement cette prise de « conscience » est tardive, et pas nécessairement sincère.

Pourquoi M. Macron n’a-t-il pas fait un déplacement dans un cabinet médical il y a quelques jours de cela plutôt que d’aller voir un service d’urgence?

Mon cabinet médical peut l’accueillir quand il le souhaite, et nous pourrons discuter de la problématique de la santé des français en toute franchise, et je pourrais même lui donner des pistes pour réduire le flux des urgences.

Il faut cependant reconnaître que parfois la réalité est difficile à entendre, et c’est la raison qui pousse probablement notre président à endosser la casquette du dirigeant africain.

 » Ce qui caractérise la communication, c’est d’être unilatérale »  Paul Ricoeur