Il y a quelques semaines de cela nous avons appris que le célèbre hôpital Pompidou souhaitait s’équiper d’un scanner de dernière génération.

Cette nouvelle, très positive pour les patients, a été la source d’une polémique très politique.

En fait pour obtenir les fonds nécessaires pour acheter cet équipement très couteux, les administratifs de cet établissement (ils ont du avoir l’aval du « patron » de l’AP-HP) se sont tournés vers les GD (gentils donateurs).

Très remontés par cette manière d’agir certains députés se sont exprimés en expliquant qu’il ne devait pas y avoir ce type de partenariat car l’hôpital Pompidou devait bénéficier en priorité d’un financement à 100% public.

Pour ces politiques il est inconcevable que le ministère de la santé ne puisse pas débloquer une enveloppe pour doter en équipement de qualité une structure publique.

Un choix pas nécessairement éclairé

Sur le fond nous pouvons comprendre très bien cette position, mais avant toute chose il est important de se pencher sur le ou les facteurs à l’origine de cette polémique.

Tout d’abord il est important de souligner que l’appel aux dons a été effectué sur un réseau social qui n’a pas nécessairement pour vocation de travailler avec les collectivités, mais plus avec les citoyens pour partager leurs états d’âme.

Aussi, nous pouvons comprendre l’irritation de certains démocrates qui s’offusquent d’un tel choix, et ce d’autant plus qu’il fait régulièrement l’objet de critiques acerbes du fait de son intégrité et de son impartialité.

Cette façon d’agir en ce qui concerne les annonces administratives n’est pas nouvelle, car certains agents hospitaliers pour recruter du personnel n’ont pas de honte à solliciter certains sites comme le Bon  Coin.

Bien entendu ces propositions restent quelque peu confidentielles, et de ce fait ne sont pas à l’origine de levers de boucliers.

Une vitrine de notre système de santé

Un autre élément a été inducteur de cette réaction épidermique : la célébrité du centre hospitalier Pompidou.

Ce centre est une référence en ce qui concerne la santé, et à ce titre il est la vitrine de notre politique en matière de santé.

Reconnaître des difficultés financières pour cette structure, c’est accepter le fait que le monde hospitalier est en grande souffrance sur un plan budgétaire (cela est tout à fait juste malheureusement).

Néanmoins, comme l’ont souligné certains politiciens, les dons pour des dotations hospitalières ont toujours existé, et n’ont jamais été refusés.

Certaines entreprises ont même pris le parti de financer des chambres dans certains hôpitaux (on a pu, à ce titre, voir des reportages qui expliquaient ce comportement).

Des généreux donateurs glissent des enveloppes régulièrement pour améliorer les qualités des soins de certains établissements.

Par ailleurs on n’est pas effrayé de savoir que certaines associations qui peuvent être reconnues comme étant utiles pour la santé des citoyens fassent des collectes télévisées (cas du Téléthon).

Aussi, même si une maladresse concernant le site choisi pour demander un financement peut être pointée du doigt, cette pratique n’est pas récente.

Nous voyons de cette façon que certains citoyens sont avant tout des humanistes le plus souvent anonymes.

Enfin pour terminer sur ce sujet, les politiques contestataires ne doivent pas être blâmés en totalité.

En effet au-delà de cette situation nous voyons que la santé n’est pas une des priorités sur un plan budgétaire de l’exécutif.