Il y a quelques jours de cela nous avons appris que le ministre de la santé ne s’est pas présenté au conseil des ministres.
Ce dernier a jugé que l’action de l’exécutif n’était pas conforme à ses propres convictions.
Aussi, après une période de moins de 6 mois, ce dernier a décidé de ne plus continuer à assumer la charge qu’il avait préalablement acceptée.
En fait deux pierres d’achoppement ont eu raison de sa décision : la réforme de l’AME, et la loi immigration (c’est la goutte qui a du faire déborder la vase en ce qui concerne sa décision prise certainement à la hâte).
Cette réaction épidermique, et brutale, à une période où le pays a un énorme besoin d’un ministre de la santé m’a quelque peu choquée.
On peut avoir des idéaux, on peut les partager avec les citoyens et la classe politique, mais on doit être fier de sa charge et des idées que l’on souhaite impulser pour améliorer le système de santé qui souffre terriblement.
Des paroles oui, mais des actes c’est mieux !
Le comportement de cet énarque me rappelle un émouvant épisode que j’ai personnellement vécu il y a près de 25 ans de cela.
A cette époque, et suite à une altercation avec un directeur d’un centre de sans abris, j’avais décidé de travailler bénévolement au sein d’un CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale) de Perpignan.
Mon but était de montrer au représentant associatif que les médecins avaient du cœur, et ne pensaient pas uniquement à leur portefeuille; ce dernier pensait que les professionnels de santé étaient très accrochés à leur confort matériel.
Il faut reconnaître que même en étant de famille peu argentée (j’étais boursier de l’Etat durant mes études), je n’ai jamais eu réellement la fibre sociale.
Cependant je suis très attaché aux valeurs de notre société.
Aussi, pour revenir à notre propos, après plusieurs mois d’activité au sein du centre des sans abris (il est situé à 30 km de mon lieu d’activité professionnelle), j’ai demandé à des confrères volontaires de me seconder dans cette activité.
De nombreux collègues marqués politiquement à gauche ont levé les mains, et m’ont expliqué que cette action est très louable, et qu’ils allaient également participer pour me soulager.
En 25 ans d’activité, aucun de ces confrères ne s’est déplacé pour venir à mon aide.
Je reconnais qu’il est facile de s’emporter verbalement en société, et en plus cela permet de se faire briller auprès des autres (cela donne de cette manière une image très positive de soi).
Malheureusement j’ai pu me rendre compte que nombreux sont les citoyens qui savent parler, mais qui ne mettent pas en pratique les idées développées lors de leurs interventions.
Cela m’attriste grandement, et cela me conforte dans l’idée que notre société est très individualiste.
En ce qui me concerne, mon pari avec le directeur du CHRS a été très utile car il m’a permis de connaître une frange de population qui est souvent méprisée, et qui mérite souvent du respect.
J’ai pu, au décours des 25 ans d’activité (je continue d’œuvrer dans ce sens), voir qu’il est facile de passer de la lumière vers l’obscurité (de la richesse vers la pauvreté).
De plus cette participation m’a permis d’aider financièrement plusieurs jeunes qui ont actuellement leur place dans la société.
Et j’ai beaucoup de fierté de savoir que mon action a été bénéfique pour les autres.
Rousseau, fin stratège probable sur un plan politique, devrait avoir un comportement similaire et ouvrir son portefeuille pour aider ceux qui nécessitent ce coup de pouce.
S’il agit de la sorte j’aurai beaucoup de respect pour lui, mais je ne suis pas certain qu’il soit aussi généreux (c’est plus facile avec les deniers de l’Etat).
Pour finir de nombreuses voix se sont élevées pour féliciter le choix de ce politicien, mais ce sont les mêmes tribuns qui se sont manifestés lors de sa nomination du fait d’un conflit d’intérêt le concernant (son épouse travaille à la CNAM).
Aussi les propos « des pleureuses » qui soutiennent actuellement cet énarque ne sont pas véritablement crédibles.
Pour info…
Pharmacienne de profession, Agnès Firmin Le Bodo dirige une officine au Havre. Selon Mediapart, elle «est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe – des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-ends… – pour un montant total évalué à 20 000 euros, de la part des laboratoires Urgo». (Edouard Caupeil/Libération)
Pierre, tu as tout à fait raison.
Je fais des maraudes à Lorient et je ne vois pas beaucoup d’hommes/femmes politiques de gauche ou de droite venir participer à ces maraudes !
Et pendant mon activité professionnelle je faisais beaucoup de bénévolat (sport, scoutisme…).
Et bien sûr travail 6 sur 7 jours.
Benoît Tanguy médecin généraliste en cumul emploi retraite et remplaçant quasi à 3/4 temps…
Merci de rappeler les faits. Ceux qui jadis dénonçaient les conflits d’intérêt entre le ministre et sa femme sont ceux qui aujourd’hui lui trouvent un certain panache quant à la justification de sa démission. On se demande bien où est la cohérence. Pour ma part, je considère que monsieur Rousseau est un opportuniste et manque de conviction politique car passer du PC au PS puis en macronie, on peut raisonnablement douter de sa sincérité. Et de toute façon il n’y avait rien à attendre des négociations conventionnelles sous sa houlette car il aurait appliqué sa lettre de mission que lui a donné E. Macron. S’il y a mis les formes, contrairement au président de la République, le résultat aurait été similaire. Et s’il était resté jusqu’à la fin des négociations, je ne suis pas certain que le président de l’UFML Syndicat aurait tenu les mêmes propos. Dr Bellecour, secrétaire départemental du SML75 et coanimateur du Village santé du MoDem.
tout à fait d’accord
Ce matin 5h à la station du métro gare de lyon à Paris, un homme âgé pieds nus demandait l’aumône.
Comment laissons nous nos aînés démunis dans le froid la faim la misère ?
Hier j’ai adressé une patiente âgée aux urgences de Lariboisiere pour suspicion de pyélonéphrite bilatérale avec 39 de fièvre et anurie depuis 5 jours. Par ailleurs démence avancée avec un MMSE à 16 que j’avais pourtant signalé, en précisant qu’elle dormais sur le palier d’escaliers de son immeuble puisqu’elle perdait régulièrement ses clé. En arrivant ce matin au centre médical je suis surpris de la voir.agarde, sans aucun compte rendu. J’appelle les urgences et une assistante en mode racaille me répond que je n’avais pas à l’appeler parce qu’on lui avait remis le compte-rendu de son passage aux urgences. Sauf qu’elle l’a égaré, tout comme ses clés. Moralité, avant de recruter à l’AP-HP des conseillers en fidelisation des professionnels de santé très coûteux et inutiles, on ferait mieux de payer correctement les médecins pour qu’ils y restent et qu’ils aient les moyens de bien faire leur travail. C’est pourquoi les propos d’avant hier d’E. Macron me mettent en colère. Dr Bellecour, coordonateur du Village santé du MoDem.