Il y a quelques semaines de cela nous avons appris que M. Braun, urgentiste dans l’âme n’était plus notre ministre de la santé.

Visiblement le bilan de son action au sein de ce ministère n’était pas à la hauteur des espérances de notre président.

A la place de notre collègue, un énarque pure souche (M. Rousseau) a pris le relais.

Très rapidement il a montré son engagement afin de régler différentes problématiques qui aux yeux de français, mais aussi de certains édiles, étaient imparfaitement ou pas du tout prises en compte.

En premier lieu M. Rousseau s’est offusqué du fait que certains services d’urgence durant la période estivale étaient contraints de fermer.

Nous ne devons pas oublier que ces structures médicales sont le fer de lance de la prise en charge des patients, et qu’il n’est pas tolérable de ne plus avoir ces unités de proximité indispensables aux patients en détresse.

Pour rajouter une fois de plus l’importance de ce type de préoccupation, il est allé visiter un petit hôpital de province de Dordogne afin d’expliquer qu’il n’accepterait plus de fermetures de services hospitaliers.

Bref en quelques jours cet énarque a occupé le terrain, et il a voulu montrer son engagement pour bien marteler qu’il occupait un poste de choix qu’il était très fier d’avoir obtenu.

Une situation qui nécessite une certaine pondération

On peut être assez satisfait des propos de ce nouveau ministre, mais nous ne devons pas perdre de vue certaines réalités de terrain.

En ce qui concerne les urgences hospitalières, certains faits doivent quelque peu nuancer les propos du ministre :

• Le fait que certains vacataires aient déserté ces services du fait d’une rémunération qu’ils jugent indécente. Ces soignants que l’on a pris soin de fustiger (la plupart ne sont pas des mercenaires attirés par l’argent) ont compris qu’ils étaient indésirables, et de ce fait ont préféré intégrer d’autres unités libérales cette fois
• Le fait qu’il est difficile lorsqu’il existe une pénurie de professionnels de santé d’expliquer que l’on souhaite faire tourner des services sans réelles possibilités de trouver du personnel

Tout cela pour dire que les propos de M. Rousseau restent avant tout très politiquement corrects, mais ne reflètent pas nécessairement la réalité.

Nous ne devons en effet ne pas perdre de vue qu’il est difficile d’accommoder un plat sans avoir les ingrédients !

Au décours de ce remaniement ministériel, j’ai été très surpris par le comportement des nouveaux venus (cas par exemple de M. Attal) qui ont occupé la scène médiatique, et ont formulé des propositions très alléchantes.

Or, bien que ces paroles soient tout à fait justes, j’ai l’impression que toutes ces palabres ont un seul but : montrer la préoccupation de l’exécutif par rapport à des situations inédites et intolérables vis-à-vis des valeurs qui doivent être une priorité pour l’Etat.

Espérons que dans les semaines qui vont venir je pourrai dire que je me suis trompé, et que les propos de ces nouveaux ministres ont uniquement pour but de porter les valeurs chères à notre société, cela sans réelle arrière pensée politicienne.