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Un confrère qui mérite le respect !

Fin décembre nous avons pu faire la connaissance d’un jeune collègue qui est président départemental de l’Ordre de l’Eure et Loir.

Ce médecin s’est exprimé suite aux réquisitions de généralistes de son département.

Ces derniers refusaient, du fait de conditions de travail peu enviables, de continuer de travailler au sein de la maison médicale de garde durant les vacances de Noël.

Contre vents et marées ce jeune allergologue a défendu bec et ongles « les grévistes » (ils exerçaient en fait leur droit de retrait).

Ce comportement, très original de la part d’un membre ordinal, ne peut qu’être salué, cela d’autant plus qu’il n’était en aucune manière attribuable à l’immaturité du protagoniste responsable.

En effet, l’Ordre est souvent l’objet de critiques parfois acerbes (manque d’intégrité, mauvaise communication, signature d’accords jugés tout à fait inconvenants pour de nombreux médecins) qui fragilisent une institution qui a pour charge de défendre également les intérêts des professionnels de santé.

Julien Cottet (le président de l’Ordre de l’Eure et Loir) a voulu par sa participation à cette fronde, en ayant la préfète de son département dans son viseur, montrer sa solidarité vis-à-vis d’une profession trop souvent trainée dans la boue.

Cette prise de position dénote plusieurs choses :

  • Le fait que l’Ordre est parfois également un allié dès lors qu’un conflit fragile la profession
  • Le fait qu’une cohésion entre collègues est un point très positif qui nous démontre qu’il est important pour les libéraux de s’unir pour montrer que nous sommes une entité qui peut avoir une force

Le médecin généraliste le grand oublié de notre système de soins

Au-delà de cette colère exprimée de manière directe de la part d’un président, cette initiative me semble néanmoins un signal fort d’un changement de ton et de ligne des libéraux.

Après avoir été durant de nombreuses années méprisés et oubliés, ce pan de notre système de santé (c’est d’ailleurs celui sur lequel la majeure partie des français se repose) veut qu’on le respecte et qu’on cesse de feindre son existence.

On ne doit plus accepter que les libéraux soient régulièrement ignorés, et que l’on manque de reconnaissance à leur égard.

Imaginez, depuis les premières discussions concernant la nouvelle convention, le président de la CNAM (le ministre de la santé tient des propos similaires) ne cesse de répéter qu’il est important avant toute revalorisation de respecter certains devoirs : permanence des soins, prise en charge des patients n’ayant pas de médecins traitants…..

Très récemment deux autres événements nous ont montré le manque complet de considération des pouvoirs publics à l’égard de la médecine libérale :

  • Le projet de loi RIST qui donne la possibilité aux IPA de prescrire sous la responsabilité des généralistes. Cette loi qui a été adoptée au sein de l’Assemblée Nationale a été entérinée sans l’ombre d’une réelle discussion avec la base !
  • La revalorisation de 26,5 € de la consultation du médecin généraliste dans quelques mois. C’est la première fois que nous sommes roulés de cette manière dans la farine. Imaginez lors de la dernière revalorisation le prix d’une consultation est passée de 23€ à 25€, soit une majoration de deux euros. Dans le cas présent la CNAM nous donne l’aumône avec 1,5€. Un tel calcul comptable n’est pas digne d’un directeur de CNAM dont les émoluments ont été revalorisés dernièrement, si je ne me trompe pas. A ce titre je pense que le gain acquis de cette manière est bien supérieur à la somme proposée pour la revalorisation des libéraux

La médecine libérale souffre d’un manque de bras, mais aussi d’un manque total de reconnaissance des citoyens (agressions fréquentes non prises en compte dans la majorité des cas), et de l’exécutif.

En poursuivant ce lynchage des libéraux on ne va que majorer l’absence d’attractivité de cette profession, mais on va également à coup sûr favoriser une détérioration rapide de notre système de santé déjà moribond.

Dr Pierre Frances

Un Commentaire

  1. Combien de syndicats essayent de nous représenter ? Se serait plus simple s’il n’y en avait qu’un seul non ?
    Bon courage
    Benoît

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