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Sacrée convention !

La CNAM est assez pressée de ratifier la future convention avec les différents syndicats libéraux (généralistes ou non).

Après un règlement arbitral qui n’a rien fait avancer, mais a majoré les dépenses de notre système de santé, les différents partenaires se sont mis il y a quelques heures de cela autour d’une table pour tenter de s’entendre en ce qui concerne la revalorisation d’une profession désespérée par le manque total de considération des pouvoirs publics.

Après avoir martelé plusieurs fois que la question de revalorisation nécessitait de la part des généralistes des efforts dans la prise en charge des patients et une plus grande collaboration avec les paramédicaux, le directeur de la CNAM a mis « un peu » d’eau dans son vin.

Ce qui est quelque peu irritant dans ce petit jeu très exaspérant que je juge tout à fait mesquin, c’est de voir que la future convention a nécessité de très nombreux mois avant d’être réellement proposée de manière « plus correcte » aux syndicats libéraux.

Le pire c’est de voir que M. Fatôme a expliqué droit dans ses bottes que le recours à des cabinets conseils (ils doivent se faire grassement rétribués) était une norme pour élaborer la nouvelle convention (cf. article du Quotidien).

Cette collaboration n’a pu être reconnue que très tardivement par les responsables de la CNAM, cela malgré les différentes communications d’un syndicat (UFML) qui ne déméritait pas pour communiquer cet élément ; très triste de ne pas reconnaître les prises de positions effectuées par la CNAM.

Cette situation est d’autant plus difficile à accepter que M. Le Maire exhorte les administrations, et les institutions ayant des délégations de tâche dans ce domaine, à faire des économies substantielles.

Nous ne devons pas perdre de vue qu’au sein de cette grande institution qu’est la Sécurité Sociale des cols blancs sont payés pour faire théoriquement ce travail.

Cette situation est d’autant plus perturbante que la direction de la CNAM n’a aucun remord à expliquer cette situation, et se justifie ????

Un fossé entre la base régulièrement humiliée, et les énarques

Par ailleurs, alors que l’on accepte sans aucune contrepartie, et sans réelle discussion, une revalorisation de certains fonctionnaires, on mégote quelque peu sur une majoration de quelques euros du prix de la consultation.

N’est-il pas juste de proposer une revalorisation à des professionnels qui n’en ont obtenue aucune depuis des années ?

Je comprends très bien qu’en période de vaches maigres (notre dette frôle la démesure), il soit difficile de parler de dépenses supplémentaires.

Cependant plutôt que de privilégier certaines catégories de professionnels qui sont arrivés à obtenir des avancées financières incroyable sans aucun sacrifice, il me semble important de donner un peu à ceux qui ont la passion de leur métier et donnent le maximum pour prodiguer des soins de qualité.

A ce titre je parle bien entendu des médecins libéraux, mais aussi de certains paramédicaux (cas des infirmières) qui sont constamment humiliés ou oubliés malgré plusieurs grèves qu’ils organisent pour obtenir une meilleure rétribution.

Souvent je me dis que nos dirigeants sont totalement déconnectés des problématiques de terrain, et ne connaissent pas le travail des libéraux.

Ils ne voient pas que de nombreux praticiens sacrifient leur vie de famille, leurs loisirs pour donner le maximum pour le bien être du patient.

Combien de médecins donnent des soins gratuits à l’indigent (élément qui est une des valeurs prônée par le Serment d’Hippocrate) ?

Bien plus que vous pourriez le pensez contrairement à ce qui est régulièrement développé par les médias, et cela sans sourciller réellement.

Il serait intéressant à mon avis que ces cadres bien calés dans leur fauteuil se déplacent pour se confronter à la réalité de terrain, plutôt que de se pencher sur des statistiques afin de dépister les fraudeurs ou les mauvais prescripteurs.

Je les invite à venir dans mon cabinet afin qu’ils voient :

  • La difficulté pour un médecin généraliste de régler certaines problématiques médico-sociales du fait d’une panoplie énorme de formalités administratives souvent incompréhensibles ou inutiles
  • La difficulté dans la prise en charge des patients qui deviennent de plus en plus agressifs
  • L’humanisme que peut avoir un médecin vis-à-vis des patients

Je comprends très bien que les jeunes générations soient plus réticentes à effectuer les gardes et refusent de travailler plus de 35 heures, dès lors que l’exemple venant de nos énarques n’est pas celui que nous devrions avoir.

De toute manière quoiqu’il se passe nous voyons très bien qu’au fil du temps un fossé de plus en plus large se creuse entre les administratifs abrités dans leur tour d’ivoire, et la base qui officie.

Si nous continuons à travailler de cette façon il est certain que nous aller rapidement vers un désastre en ce qui concerne la gestion  de la santé dans notre pays.

Dr Pierre Frances

Un Commentaire

  1. pour ma part la messe est dite .
    j’arrête tout libéral et hospitalier.
    ras le bol de tout patient , secu,état.

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