La grève du 13 octobre a été particulièrement suivie par les médecins libéraux, beaucoup moins par les journalistes.

Il est vrai que les massacres en territoire israélien ont monopolisé à juste titre une  place de choix au sein des différents journaux (télévisuels ou papier) d’actualité.

Cependant les revendications tarifaires des libéraux ont été néanmoins expliquées très partiellement aux français.

La grève a été l’occasion de mieux faire comprendre aux citoyens la malaise de la profession : mépris régulier de l’exécutif vis-à-vis du secteur libéral et ne cesse de revaloriser uniquement le secteur hospitalier, conditions matérielles de travail difficiles (sans revalorisation difficulté de payer les charges du cabinet qui augmentent elles de manière démesurée), maltraitance de la part des patients qui ne regardent que leur nombril (société très individualiste) et sont à l’origine du burn out des médecins.

Les difficultés du monde libéral existent, ne cessent de croître, et les soignants de ce secteur sont désemparés car peu entendus ou écoutés par les pouvoirs publics.

Aussi la grève des professionnels libéraux est une occasion de démontrer qu’il est important de comprendre que notre système de santé repose en grande partie sur les libéraux, et pas seulement sur les épaules du secteur public.

Une vision déformée de la réalité du métier

Cependant tout irait bien dans le meilleur des mondes si la plainte des libéraux était ouvertement expliquée, et s’ils étaient pris en compte dans leurs revendications.

Or en pratique journalistes et citoyens ne cessent de critiquer ouvertement ces professionnels.

En ce qui concerne les médias, quelques jours avant la grève ils n’ont eu de cesse de relayer certaines informations concernant les fraudes à la sécurité sociale, fraudes dues en majeure partie par les libéraux selon leurs dires.

Certains quotidiens qui sont visiblement des porte-paroles du gouvernement martèlent le fait qu’il existe un laxisme réel de ces professionnels de santé en ce qui concerne les arrêts de travail.

En parallèle les forums donnant la parole aux français renvoient une vision peu sympathique dans près de 50% des cas du monde libéral.

Ainsi j’ai pu noter certaines critiques : « les médecins ont un pouvoir d’achat qui est bien supérieur au nôtre », « les médecins ne sont plus de vrais professionnels, ils n’examinent pas les patients, et en plus ils veulent une revalorisation ! », « comment parler de revalorisation lorsque la dette du pays est abyssale »…..

Bref tout cela pour dire que la crédibilité de la grève des médecins, même si elle est justifiée, est mise à mal par de nombreuses personnes.

Les revendications des médecins libéraux ont de grandes chances d’être peu audibles pour le public pour plusieurs raisons : les attentats en Israël qui mobilisent toutes les attentions, la coupe du monde de rugby qui est une fierté pour la nation, et l’annonce de l’événement de la semaine qui été abondamment relayé par diverses associations (la semaine de lutte contre la pauvreté infantile).

Même si certaines personnes écoutent les revendications justifiées des médecins libéraux, nombreuses sont celles qui ne vont regarder que leur situation personnelle.

De ce fait ils feront, avec une certaine ironie, un point d’honneur à faire croire qu’ils sont compatissants en ce qui concerne ces demandes, mais n’en tiendront pas réellement compte.

De toutes les manières qu’il y ait libéraux en grève n’est pas un véritable problème car le patient sera toujours pris en charge par un professionnel de santé en cas de grève….