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Réaction trop prématurée?

L’annonce faite, il y a quelques jours de cela par E. Macron d’une obligation de vaccination des soignants et des patients souhaitant avoir une vie culturelle ou utiliser les transport, a quelque peu déconcerté de nombreuses personnes.

Cette prise de position fait suite à deux événements: les conséquences éventuelles de variants sur la santé des Français, mais aussi du fait d’une couverture vaccination de la population très en dessous « des standards européens » (doit-on opter pour ces références?).

Des difficultés « coupables » pour rattraper ce retard

Prenant en compte des différentes obligations à court terme, de nombreux patients sont venus à notre rencontre pour trouver une solution afin d’avoir leur PASS sanitaire.

Pour ce faire nous avons eu « le plaisir » d’observer plusieurs réactions:

  • Ceux qui veulent rapidement se faire vacciner, cela en toute quiétude, et souhaitent recevoir un vaccin Pfizer de préférence car ils veulent avoir une vie sociale et espèrent de pas rester sur la touche
  • Ceux qui demandent la vaccination en exprimant leur colère vis à vis de cette prise de position du chef de l’exécutif très « dictatoriale »
  • Ceux qui refusent catégoriquement toute vaccination, et qui aimeraient que leur généraliste puisse leur faire un faux PASS sanitaire

Tout cela pour dire que cette allocution a pour conséquence de générer auprès de notre patientèle des réactions diverses et variées.

En parallèle certains cabinets se sont évertués à effectuer la vaccination des patients, cela en empiétant sur le peu de liberté que les praticiens s’accordaient avant l’arrivée de ce fléau.

Dans notre cas nous avons joué le jeu de la vaccination dès le départ, cela conjointement avec les infirmières (cela permet par ailleurs de travailler en pluriprofessionnalité).

Nous avons quelque peu été surpris par l’attitude des pharmaciens de notre village qui, après avoir vacciné en doublon, ont décidé qu’ils n’avaient plus le temps de vacciner car les tests antigéniques sont plus rentables et trop chronophages pour être cumulatifs avec la vaccination.

Au delà de cette situation, notre président a oublié de nous dire que nous aurions des difficultés d’approvisionnement des vaccins moderna (depuis 1 semaine je suis à sec, et cela malgré les annonces de la Task Force de la DGS).

Or parmi les vaccins que nous pouvons recevoir, c’est le seul qui arrive (parfois avec des palabres) à obtenir la faveur de nos patients.

D’autre part, nous devons affronter la vindicte populaire qui ne peut plus avoir de rendez-vous disponibles dans les centres de vaccination avant le mois de septembre (plateforme Doctolib, qui au passage s’est assuré son avenir, qui demeure la référence pour ces rendez-vous).

Dans ce contexte, n’aurait-il pas été plus judicieux, avant « d’imposer » (disons plutôt de recommander fortement) la vaccination, de connaître l’importance de nos stocks?

De toute manière à l’issue de cette pandémie (j’espère qu’elle sera proche), il est certain que des mouvements de contestations vont voir le jour.

En ce qui me concerne je suis épuisé par toutes ces annonces et ces réactions qui semblent prises à la hâte, et qui sont très déstabilisantes pour nous tous.

Dr Pierre Frances

3 Commentaires

  1. Effectivement l’impréparation politique semble importante , on doit avoir des doses en rapport avec la demande suite au discours du Président .
    Par contre concernant la vaccination de TOUT le personnel de santé du public au privé est indispensable pour ne pas ajouter la Covid aux maladies nosocomiales déjà trop nombreuses ; sinon l’éloignement de ces réfractaires doit être la règle . Cordialement . Pierre

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