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Pudibonderie ou féminisme tout à fait approprié?

Une fresque exposée dans la salle des internes du CHU de Toulouse a défrayé la chronique.

En effet, cette œuvre avait pour but, comme dans toutes les salles de garde du 20ème siècle, de se moquer de certains patrons ou chefs de cliniques.

Cependant, les protagonistes (le plus souvent des femmes) de ces fresques sont nus et ont des positions assez controversées.

Choquées par cette exposition lubrique des associations féministes se sont emparées de ce « symbole » pour demander un retrait immédiat de ce tableau très compromettant pour les bonnes mœurs et très avilissant pour la gent féminine.

Les médias sont intervenus pour relayer les propos des associations de défense des femmes, et en parallèle la justice avec une très grande célérité a condamné sévèrement cet acte impensable en 2021.

Au delà de cette affaire, nous pouvons nous poser de nombreuses questions:

  • Tout d’abord comment se fait-il que la justice n’ai pas eu un comportement similaire lors de l’exposition de politiques et de gens très en vue sur le mur des cons, « fresque » (elle n’avait pas de réelle prétention artistique) qui avait été créé à l’initiative des syndicats de magistrats? Dans le cas des murs des cons les personnages incriminés ont été calomniés et leur nom clairement mis en avant.
  • Comment se fait-il que nous soyons aussi inquisiteur lorsque dans certaines banlieues les jeunes filles doivent porter le voile lorsqu’elles assistent à des cours au sein d’une école publique, cela sous les yeux indifférents ou gênés des fonctionnaires en charge de faire respecter la laïcité?
  • Pourquoi n’avons nous pas manifesté lorsqu’une femme a été agressée par un intégriste qui n’acceptait pas sa jupe trop courte?
  • Pourquoi accepte-t-on que les gynécologues masculins ne puissent pas consulter certaines femmes musulmanes dans certains hôpitaux français?
  • N’est-il pas nécessaire de mettre au rancart certains tableaux célèbres exposant la nudité des femmes (l’Origine du Monde par Courbet par exemple)? Les grands artistes depuis la Renaissance n’ont pas eu de remords pour représenter la femme  dans son plus simple appareil (les hommes sont peu présents sur les toiles de ces artistes), et dans de nombreux cas les tableaux les représentant ont été salués par de nombreux ou nombreuses critiques.

Tout cela pour dire que cette ambivalence au sein de la Société française ne joue pas nécessairement en faveur d’un féminisme de bon aloi.

Pour finir nous ne devons pas oublier que les salles de garde sont des défouloirs pour les futurs confrères, et qu’à ce titre il est important pour eux de se divertir, cela sans une réelle rancune envers qui que ce soit.

Dr Pierre Frances

2 Commentaires

  1. Le harcèlement sexuel n’est pas un mode admis de défoulement.
    C’est un délit. Le fait que d’autres délits n’aient pas donné lieu à répression ou à manifestation ne justifie pas l’abandon des poursuites.

    • Oui, mais dans le cas de mes propos je ne parle pas de harcèlement sexuel.
      A ce titre je pense que les politiques sont bien plus mal placés que les médecins!

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