Liberté sous contrôle pour certains, mais pas tous…..

Les automobilistes se rendent compte depuis quelques années qu’il est parfois difficile de circuler.

C’est le cas de Paris où, pour des raisons écologiques, l’édile de la capitale a décidé de réduire de manière drastique le trafic routier.

De cette manière il est éventuellement possible de mieux respirer et d’apprécier la nature environnante.

D’ailleurs pour avoir la possibilité de circuler il est impératif dans les grandes agglomérations d’avoir un macaron dont la couleur varie en fonction de l’ancienneté de la voiture et de sa consommation en essence ; certains macarons pouvant compromettre toute intrusion dans certaines métropoles.

On effectue une discrimination négative à l’égard de certains conducteurs de voitures diesels qui sont considérés comme des diables.

On oublie au passage que certains facteurs engendrant de la pollution en voiture (cas des systèmes de freinage très polluants, ou les batteries des voitures électriques) sont quelque peu passés à la trappe

Par ailleurs l’automobiliste doit être vigilant lorsqu’il décide de se garer.

Des caméras très habilement déployées en catimini au sein de certaines artères permettent de dresser rapidement des contraventions dès lors qu’un arrêt (même s’il est de courte durée) sur certains emplacements est effectif, et perturbe quelque peu la « vision » des édiles.

Par ailleurs certains politiques demandent, avec insistance, une suppression de certaines lignes aériennes (l’exécutif a déjà acté ces revendications sur certaines destinations comme Bordeaux-Paris).

Les propriétaires de jet privés vont être plus contrôlés afin d’avoir une certitude que leur déplacement n’ait pas un caractère festif.

En allant plus loin dans l’absurdité, une tête pensante très en vue dans les médias, n’hésite pas à réprimander le comportement peu écologiste des citoyens, et demande que les pouvoirs publics puissent légiférer pour que tout individu n’ait plus la possibilité de circuler en avion que deux fois dans sa vie.

Les professionnels de santé, « des bonnes poires » dont les libertés sont souvent bafouées

Cette manière de restreindre quelque peu les libertés individuelles sous des prétextes plus ou moins justifiés, nous les rencontrons également dans le monde médical.

Ainsi les politiques souhaitent ardemment que les libéraux fassent les gardes (ils assurent de ce fait des missions d’ordre public), cela sans regarder les moyennes hebdomadaires de travail de ces professionnels de santé.

Bien entendu cette proposition de permanence des soins ne concerne nullement les fonctionnaires ou assimilés.

Nous ne devons pas perdre de vue que selon la loi, ces confrères doivent assurer consciencieusement les missions demandées par les pouvoirs publics, mais l’Etat préfère les décharger de cette tâche harassante, et a des préférences pour qu’elles soient acquittées par les libéraux.

Les membres du gouvernement décident, avec très peu de concertation il faut le dire (on ne sait d’ailleurs à quelques mois de l’échéance de quelle manière les déserts médicaux seront occupés par ces étudiants), de rallonger les études médicales pour les généralistes sans avoir de volonté de le faire pour le bien être de ces soignants et futurs collègues.

Il y a quelques jours de cela j’ai vu qu’une proposition de loi concernant l’obligation de déclaration de départ de son lieu d’exercice (six mois avant la prise de décision de dévisser sa plaque) germe dans le cerveau de certains politiques.

Nous comprenons très bien la nécessité de moraliser les ardeurs de certains confrères qui conditionnent leur installation (elle change très rapidement d’ailleurs) aux aides proposées.

Cependant ne serait-il pas plus judicieux que ce travail soit effectué sans légiférer, et en demandant l’expertise des Conseils de l’Ordre qui ont le droit de veto sur une installation ?

En ce qui concerne la proposition de la liberté d’installation, elle reste dans les cartons.

Cependant, tel le serpent de mer, les journalistes avec une joie indicible (ils montrent le désarroi de certains français) ne cessent de parler, et de vanter les avantages de cette nouvelle donne.

Une grande liberté pour certains qui ont du « pouvoir »

A côté de ce monde très attaché aux libertés individuelles, mais qui ne sont pas nécessairement respectés, nous avons une frange de la population (elle n’est pas négligeable) qui bafoue les règles élémentaires de la démocratie en toute impunité, et aux yeux de tous.

Certains confrères sont menacés par des patients alors qu’ils font de manière correcte leur travail.

La justice se contente fréquemment de rappeler aux contrevenants qui ne sont pas solvables, les règles qu’ils doivent respecter pour que les professionnels de santé puissent travailler en toute sérénité.

Cette indulgence est à l’origine de certaines dérives où des personnes poursuivies antérieurement vont narguer sans état d’âme des libéraux qui les ont accusés.

Certaines banlieues de grandes villes sont devenues des zones de non droit (des barricades sont dressées pour éviter toute intrusion), et du fait de leur dangerosité les services publics font un travail minimaliste (certaines tâches régaliennes ne sont d’ailleurs plus assurées dans certains cas).

Il y a quelques jours de cela des jeunes ont été agressés, et ils ont le courage de ceinturer les responsables de la rixe.

A leur grande surprise les délinquants à l’origine de cette situation, après avoir été confiés aux services en charge de la force publique, ont été relâchés très rapidement car il s’agissait de mineurs.

Comme quoi la liberté de chacun est une notion qui varie en fonction de la pression exercée au sein de la société !

Dr Pierre Frances