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Les violences au sein de la cellule familiale ne concernent pas uniquement les femmes !

 

Il y a quelques jours de cela j’ai pu apprendre qu’un humoriste des années 80 avait été, au début de sa carrière, molesté par sa première épouse.

Ce cas de figure est quelque peu curieux, mais doit nous interroger du fait qu’il soit peu communément déballé sur la place publique.

En effet le plus souvent les médias parlent de violences féminines (concernant des personnes « ordinaires », mais aussi des stars) qui se terminent dans certains cas en bain de sang.

Cependant si les violences concernent les femmes, pourquoi les hommes ne sont-ils pas concernés par cet état de fait ?

La violence concerne les femmes, mais aussi les hommes

Travaillant de puis de longues années au sein de foyers de SDF, je me suis quelque peu penché sur cette question.

Plusieurs sans abris hommes sont venus me voir pour me confier leur détresse suite à des violences subies au sein de leur couple.

Bien entendu il est parfois nécessaire d’avoir un éclairage objectif sur ces faits (certains des accueillis nous donnent des versions des faits pas nécessairement correctes), mais il m’a été difficile de nier la réalité de ces exactions chez certains hébergés.

Cependant je le reconnais nous avons tous (soignants ou non), avec tort il faut le reconnaître, moins d’empathie vis-à-vis d’un homme violenté par rapport à une femme ayant vécu cette triste expérience.

De plus, le plus souvent nos compatriotes ne comprennent pas qu’au sein de la cellule familiale un homme ne puisse pas se faire respecter, car l’autorité dans ce microcosme est considérée comme étant à la charge du « mâle ».

Ces arguments sont quelque peu simplistes, car notre société évolue, et la femme s’émancipe (grâce au travail, et à la participation à certaines associations féministes) plus facilement que par le passé.

Cela lui permet d’avoir plus de pouvoir, mais aussi un ascendant sur les hommes que de nombreuses femmes n’avaient pas auparavant du fait de leur dépendance financière.

Compte tenu de la place et du rôle au sein de la famille des « mâles », il est difficilement concevable que ces derniers soient pris au sérieux dès lors qu’ils se manifestent pour exprimer des violences subies.

Par voie de conséquence, nombreux sont les hommes qui refusent toute main tendue, ou n’acceptent pas de révéler les humiliations dont ils font l’objet.

Les amis, et agents de la force publique ont des difficultés à accepter cet état de fait car ils ne peuvent concevoir cette réalité.

De ce fait nous devons en tant que professionnels de santé être très attentifs aux plaintes formulées (parfois il faut savoir tirer les vers du nez de certains patients) au décours de nos consultations.

En tant que soignants, nous devons toujours prendre en compte le mal être des patients (femmes ou hommes) qui sont parfois victimes de violences familiales.

Exercer la médecine c’est être à l’écoute de son prochain afin de lui venir en aide, écoute qui doit être objective et empathique.

Néanmoins les soignants sont des êtres humains, mais malgré ce fait il est important d’avoir du recul pour mieux appréhender des situations complexes qui peuvent conduire à un manque d’objectivité.

 

 

 

Dr Pierre Frances

4 Commentaires

  1. Lu une stat il y a quelque temps …sur 10 personnes battues : 9 femmes, 1 homme…..

    • Tous les hommes battus ont-ils le courage de porter plainte?

  2. « Déconstruire » son conjoint ou son mari, comme le prône Sandrine Rousseau, pourrait-il être considéré comme une nouvelle forme de violence conjugale ?

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