Une découverte feinte ?

Grâce au site du Quotidien du Médecin nous pouvons prendre connaissance des dernières actualités et les problématiques concernant le domaine de la santé.

Dernièrement nous avons pu retenir un titre choc : la santé des soignants était très dégradée, ce qui est très préoccupant.

En lisant l’article en rapport avec cette annonce qui donne froid dans le dos, nous apprenons que ce constat découle d’une concertation nationale (comité Théodule ?) à l’initiative du bras droit du ministre de la santé (Mme Le Bodo).

Près de 77% des soignants ont des difficultés de sommeil, et 63% reconnaissent que leur état de santé laisse à désirer.

De plus le rapport issu de cette concertation a permis de mettre en lumière le fait que les soignants se négligent, et que nombreux sont ceux qui n’ont pas de médecin traitant.

Une situation tout à fait juste et dont les causes sont connues de longue date

Au-delà de ce constat, il est important de reconnaître que les professionnels de santé ont été depuis de nombreuses années sur la brèche (bien plus que certains fonctionnaires ou agents du service public), et la reconnaissance de leur travail souvent harassant laisse le plus souvent à désirer.

Il est important également de prendre en compte le fait que l’exécutif ne cesse de mépriser les libéraux et les professionnels de terrain.

Chaque déplacement du ministre est effectué vers un centre hospitalier ou une maison de santé.

Jamais M. Braun, ni Mme Le Bodo ne se sont déplacés pour aller au contact de médecins seuls autres soignants exerçant dans des lieux reculés.

Il est vrai que ces professionnels ne donnent pas nécessairement une idée « progressiste » de la politique de santé du gouvernement.

En fait on préfère donner une vision positive à la politique de santé suivie que d’aller voir des situations délicates avec des praticiens et autres professionnels au bord de la crise de nerf.

Ce sont ces soignants qui méritent grandement d’être reconnus et qui doivent être rencontrés car c’est grâce à eux qu’un nombre non négligeable de patients est pris en charge.

Il est facile de donner des conseils aux médecins afin de résoudre leur mal être (gestion du stress, prévention des risques psychosociaux….), mais Mme Le Bodo qui est à l’initiative de cette étude oublie qu’il est important de soulager les médecins libéraux mais aussi hospitaliers de plusieurs manières (elles ne sont visiblement pas prises réellement en compte) :

  • Les patients agressifs et violents doivent être sévèrement punis, et ne doivent pas avoir un rappel à la loi
  • Il est nécessaire de réduire la file active au sein des cabinets, et ne pas prôner (cela se fait dans certains centres) les consultations éclairs qui laissent peu de marge à la discussion et sont à l’origine d’une dégradation des rapports médecin-malade. Pour ce faire il est important de sensibiliser la population pour éviter les consultations inutiles
  • Nous devons revaloriser de manière correcte les professionnels de santé, et éviter de faire du saupoudrage avec quelques euros, cela en étant respectueux de certains indicateurs complexes chronophages
  • Mme Le Bodo devrait aller à la rencontre des professionnels de terrain (même ceux qui travaillent dans des campagnes reculées ou des banlieues peu sécurisées) pour partager leurs ressentiments

Hélas, trois fois hélas, les membres du gouvernement se moquent éperdument de la santé des soignants, ce qu’ils veulent avant tout c’est donner l’illusion qu’ils s’en préoccupent, cela en gaspillant une  fois de plus l’argent public.

Nous ne devons pas nous faire d’illusion cette campagne de « communication » est avant tout un moyen de montrer que l’on n’est pas indifférent aux mal être des soignants.

Et je pense que Mme Le Bodo savait, avant cette enquête,  que les soignants étaient au bord de la crise de nerf, et qu’il fallait les tranquilliser avec une réflexion d’énarques assis derrière leurs bureaux.

Dr Pierre Frances