Récemment nous avons appris, de manière assez surprenante, que la Cour Constitutionnelle de Roumanie a invalidé le résultat de l’élection présidentielle.
Le recours d’un réseau social (Tik-Tok) est à l’origine de cette prise de position par le président en exercice Klaus Iohannis (il en a été de même en ce qui concerne la volonté d’invalidation exprimée par Elena Lasconi représentant le centre droit).
En fait il semblerait que la campagne électorale a été quelque peu « manipulée » par les russes qui ont utilisé de manière assez répétée Tik-Tok pour permettre une ascension d’un candidat d’extrême droite (Calin Georgescu) qui souhaite se désolidariser de la main tendue de l’Europe pour se tourner vers la Russie.
Cette situation exceptionnelle a conduit à une réaction assez brutale de la Commission européenne qui a fustigé le réseau social jugé responsable de ce résultat.
Mme Ursula Von der Leyen s’est associé à cette décision de la Cour Constitutionnelle pour la remercier d’ « assurer une protection de nos démocraties ».
Nous voyons que les journaux ou les chaines de télévisions ne sont pas les seuls canaux d’information de nos jours.
Actuellement la population (jeune ou plus âgée) ne cesse de se référer aux réseaux sociaux qu’ils consultent parfois de manière compulsive (dans la rue, le métro…).
C’est la raison d’ailleurs qui conduit les politiques à s’exprimer à chaud sur certains sujets parfois polémiques via ces réseaux sociaux (X a souvent la préférence de ces derniers).
De ce fait nous avons parfois un déferlement de réactions, pas forcément positives, du fait de propos pas assez réfléchis (ils ont été rédigés sans réel discernement dans certains cas du fait d’une trop grande précipitation).
Malheureusement pour ces énarques il est impossible de se passer de cette interface qui met en avant leur affairisme, mais également montre qu’ils sont tout à fait « dans le coup » en ce qui concerne l’utilisation des nouvelles technologies.
Toute personne qui n’accepte pas cette « règle du jeu » est considérée par de nombreux compatriotes comme étant en dehors de la société (des vieux jeux).
L’importance des réseaux sociaux est mise en évidence dans tous les secteurs d’activité.
Les réseaux sociaux peuvent apporter parfois un bénéficie, mais peuvent être source de polémiques
En médecine plusieurs cas de figure nous ont montré leur intérêt, mais aussi parfois leur dérive.
Ainsi durant la triste période de confinement lors de le COVID-19, le Pr Raoult a mis sur le tapis l’intérêt d’un recours à un antipaludéen de synthèse.
Certains scientifiques sont montés au créneau pour dénoncer les conseils de ce professeur qu’ils jugeaient dangereux.
Ce qui est intéressant de souligner, c’est de voir que deux types de réactions ont fait suite à ce duel médiatique :
- Les inconditionnels du Pr Raoult (des patients parfois, mais aussi certains politiques) qui ont soutenu les préceptes de cet infectiologue, et ne se sont pas démontés pour monter au créneau et assurer sa défense
- De nombreux infectiologues qui ont vivement critiqué le Pr Raoult, et ont pris la décision de porter plainte sur un plan ordinal
Ce qui a été quelque peu déstabilisant dans cette histoire, c’est de voir que la réaction de l’exécutif n’a pas été réellement à la hauteur de la situation.
Peu de décisions tranchées ont été prises par le ministre de la santé de l’époque qui n’a pas véritablement été ferme à l’issue de cette confrontation.
De ce fait actuellement nous avons des irréductibles qui nous demandent des prescriptions d’antipaludéens pour se protéger d’une éventuelle infection virale.
Bien entendu la plupart des professionnels de santé restent dubitatifs et condamnent cette manière de traiter la Covid-19.
Cela est d’autant plus compréhensible que les bases scientifiques à l’origine de cette utilisation restent contestables.
Les réseaux sociaux sont également une manière pour certains professionnels de santé de se démarquer des autres.
Certains médecins deviennent des influenceurs font de la publicité pour certaines méthodes ou traitements, ou d’autres racontent des expériences vécues pour évacuer leur stress ou partager leur manière de voir les choses.
Des médecins mettent également en avant leur expérience pour développer des sujets concernant la santé qui peuvent, il faut le reconnaître, être instructifs pour les patients.
De cette manière parfois on évite des consultations inutiles du fait de la prise de conscience du caractère bénin de certains symptômes.
Enfin d’autres ont recours à ces réseaux (notamment certains spécialistes) pour développer leur spécificité.
Cela peut concerner une technique novatrice dans le traitement de certaines pathologies dermatologiques par exemple, ou certaines techniques assez nouvelles qui peuvent être utiles dans le domaine de l’orthopédie.
En parallèle certains réseaux sociaux ont un rôle informatif pour les patients qui s’y réfèrent après nos consultations pour savoir si nos diagnostics ou nos conseils s’avèrent judicieux.
Une nouvelle fois la qualité de certaines interventions et messages est appréciable.
Cependant dans cette jungle de réseaux sociaux le bon peut côtoyer le très mauvais.
De ce fait certaines personnes assez crédules n’auront pas assez d’esprit critique pour avoir du recul vis-à-vis d’un message peu recommandable.
Au-delà de cette adaptation technologique qui est devenu une source d’information dans nos sociétés, le médecin doit s’adapter.
Ainsi il doit accepter le fait que les patients sont parfois plus informés qu’eux sur certains sujets qu’ils ont pu approfondir durant les longues soirées d’hiver.
Cependant il doit également fournir des explications dès lors que des affirmations erronées émanant de certains réseaux sociaux parasitent l’échange entre le médecin et le patient.
le plus inquiétant au niveau médical est que les réseaux sociaux et le smartphone sédentarise l’espèce humaine ; une heure de smartphone en plus, c’est une heure de sédentarité en plus (sédentarité qui tue plus que le tabac). Les réseaux sociaux via les smartphones sont donc une économie pathogène (source « le smartphone tue » Ed Baudelaire)