Les aléas de la vaccination…..

La 4ème vague qui nous impacte durant la période estivale a été l’occasion pour notre président de remettre les pendules à l’heure.

Ainsi, avec le soutien du Conseil Constitutionnel, les contours de la réglementation du PASS sanitaire ont été précisés.

Suite à cette élocution, mais également les propos moins contemporains de M. Macron concernant la possible obligation vaccinale des soignants et des restaurateurs, les médecins en charge de la vaccination ont pu voir des comportements parfois très virulents des patients.

Ce type de comportement est observé sur deux types de populations qui sont très différentes, et qui s’opposent souvent avec des paroles parfois très blessantes.

Les pro-vaccins

Ces patients sont assurés du bien fondé de la vaccination, et sont très fier de le revendiquer.

Ce sont les premiers qui viennent dans les centres ou chez les médecins généralistes, et s’assurent qu’ils seront servis de manière prioritaire.

Tout serait impeccable si certains n’avaient pas un comportement peu scientifique en exigeant une 3ème dose, exigeant un vaccin qui semble le plus efficace (ils ont vu cela à la télé) ou ayant le moins d’effets secondaires tout en sachant qu’ils n’ont pas de problèmes particuliers de santé.

Tout aussi embarrassant est de voir des parents qui amènent des enfants de moins de 12 ans pour se faire vacciner, cela alors qu’actuellement nous n’avons pas les recommandations pour le faire.

D’autres, pour avoir l’assurance d’une vaccination rapide, prennent des rendez-vous dans plusieurs centres pour ne pas être ne reste pour recevoir le PASS sanitaire.

Pour pouvoir plus rapidement obtenir le PASS sanitaire (départ à l’étranger durant les vacances) certains n’hésitent pas à exiger une seconde dose au bout d’une semaine.

Les pro-vaccins n’hésitent pas à fustiger voire à dénoncer les voisins qui refusent la vaccination et les traitent de meurtriers et utilisent à leur égard des mots parfois vulgaires.

Ceux qui refusent la vaccination

Nous avons en premier lieu les complotistes qui refusent tout discours et ne sont pas ouverts à la discussion.

Ils viennent souvent avec une documentation plus ou moins scientifiques qui donne à leur sens de la valeur à leurs propos.

Cependant, conscients de ne plus avoir de vie sociale s’ils ne sont pas vaccinés, ils quémandent sans aucune gêne un faux PASS sanitaire.

Nous avons ceux qui sont circonspects en ce qui concerne la vaccination suite aux critiques développées dans les médias. Souvent ces patients mettent en avant des antécédents allergiques « fumeux » et nous demandent de leur éditer un PASS avec la contre-indication à la vaccination.

Tout aussi amusant est l’attitude de certaines personnes qui au sein des centres de vaccination remplissent la fiche d’inclusion, et après cela quittent en catimini le centre sans se faire vacciner.

On ne les remarque pas, et ils ont l’assurance d’être fichés comme ayant reçu leur dose.

Afin d’éviter une seconde dose, certains expliquent avoir eu la COVID quelques mois auparavant, et ne s’attendent pas à ce qu’une vérification soit effectuée par TROD.

Depuis que l’obligation du PASS a été annoncé, de nouveaux comportements ont également vu le jour.

Ainsi, on a pu voir des réflexions parfois inopportunes ou agressives de jeunes contraints de se faire vacciner pour pouvoir travailler. Ils s’insurgent comme cette vaccination, et les soignants font les frais de leur courroux.

Dans les centres de vaccinations nous avons des personnes qui font de véritables crises d’angoisse du fait de cette obligation notifiée par leur employeur.

Certains campés sur leur position préfèrent le licenciement que de se faire vacciner. Ces personnes sont souvent vent debout vis à vis de l’exécutif, et elles s’emportent vis à vis des professionnels (restauration notamment) qui exigent pour pénétrer dans leur établissement un PASS.

Et les médecins dans tout cela

La Covid a été à l’origine d’une surcharge de travail pour de nombreux professionnels qui doivent en plus des patients « classiques » gérer cette pandémie.

Outre les questionnements et les réflexions parfois désobligeantes des patients qui demandent de manière répétitive le statut vaccinal de ces professionnels, le médecin est souvent le défouloir de personnes opposées ou très en accord vis à vis des mesures prises par l’exécutif.

De ce fait les consultations peuvent s’éterniser, et souvent  n’avancent pas du fait des convictions des uns ou des autres.

Le plus difficile est de se faire montrer du doigt comme étant un complice du pouvoir car on effectue les vaccination au sein de son cabinet.

Tout aussi difficile à supporter, c’est la charge des pro-vaccins lorsqu’on leur explique que la vaccination est la seule une alternative vis à vis de la pandémie, mais qu’il faut avoir en tête qu’un vaccin n’est pas dénué d’effets secondaires et qu’il faut savoir les répertorier de manière efficace.

Ainsi, cette situation difficilement acceptée ou acceptable par certains confrères va être à l’origine d’un changement d’orientation de certains ou d’une demande de mise en retraite pour ceux qui pensaient poursuivre plus longtemps leur activité professionnelle.

Plus terrible je le pense seront les conséquences psychiques induites  par cette pandémie chez le confrères, conséquences qui ne sont pas prises en compte de manière suffisamment sérieuse par les pouvoirs publics.

Nous ne devons pas oublier que les comportements de nos concitoyens découlent le plus souvent des propos distillés par les médias.

Ils sont à l’origine d’une prise de position des patients dans un sens ou dans un autre.

En surmédiatisant la COVID on accentue les différents entre les français, et on majore leur animosité.

Il y a quelques jours de cela, j’ai pu voir sur une chaine d’information continue des reportages en boucles sur la COVID, et rien sur la situation sociale des personnes vivant en Afghanistan, au Venezuela …..

Bref, tout est centré sur le COVID ce qui ne peut qu’accentuer le stress de certains et le courroux d’autres.

Dr Pierre Frances