Le superflu est le premier des besoins! (1)

Début juillet nous avons pu prendre connaissance de problématiques qui « menacent ou menaceront » notre quotidien.

Ainsi nous avons pu être informés par les médias de l’importance du déficit du corps enseignant pour la rentrée 2022/2023 (il est abyssal).

Les jeunes diplômés ne veulent plus embrasser cette carrière prestigieuse que leurs ainés portaient au pinacle.

De ce fait la manque d’instituteurs et de professeurs titulaires sera énorme, cela alimentant de ce cette manière les craintes de nombreux parents qui seront possiblement confrontés à cette situation critique avec leurs enfants.

En parallèle le nouveau ministre de la santé fraichement nommé, et appartenant à la grande famille des hospitaliers, a donné les grandes lignes concernant le fonctionnement des urgences et de la prise en charge des patients durant la période estivale.

Tout comme son collègue en charge de l’enseignement il est confronté à un manque de vocation concernant les professionnels de santé au sein des établissements publics.

Diverses mesures ont été prises à la hâte et validées en milieu de mois de juillet (mieux vaut tard que jamais) pour éviter une saturation des services des urgences.

Pour ce faire, le ministre n’a pas hésité à demander une participation plus active des libéraux qui eux peuvent se permettre d’élargir leur amplitude horaire bien au delà des 35 heures .

En parallèle il a donné l’assurance d’une meilleure rémunération des soignants hospitaliers, les généralistes libéraux n’ayant qu’à accepter l’obole gentiment donnée de 15 euros supplémentaires dès lors que le patient est envoyé par le 15 (avec cependant une limitation à 20 actes de ce type par semaine pour limiter toute fraude de ces sacrés libéraux).

Ces différentes prises de position de l’exécutif ont été relayées par l’exécutif de manière répétée sur les différentes chaines de télévision, mais aussi journaux quotidiens .

L’été a permis d’oublier la triste réalité de nos problématiques antérieures

Ce qui est très curieux, c’est de voir que les journalistes officiant durant la période estivales (les titulaires bénéficient de congés de 5 semaines bien mérités) ont développé durant le mois de juillet et août de nombreux sujets comme les incendies en rapport avec la chaleur extrême, et les conséquences du réchauffement climatique.

On a pu voir le travail de fourmi des pompiers qui au péril de leur vie ont pu préserver certaines habitations et forêts.

En parallèle on a pu s’émouvoir de la situation du beluga qui a vogué dans des eaux peu propices à sa survie.

Durant plusieurs jours des équipes de journalistes ont interrogé des vétérinaires et des associations en charge de sauvage de ce type de cétacé afin de connaître leur avis sur les chances de survie de cet animal.

On a pu partager ainsi le quotidien de ce beluga qui a de grosses difficultés pour se nourrir.

Cette compassion a été partagée par des nombreux internautes très affectés par cette situation hors du commun , cela en oubliant un fait divers concernant des rorquals (il y en avait plus d’un) tristement échoués sur les plages de l’Océan Atlantique et de la Manche en 2020.

Ces cétacés pour la totalité d’entre eux n’ont pas survécu, et malgré l’émotion initiale de nombreux citoyens, cette nouvelle a été rapidement éclipsée par d’autres.

A côté cette histoire de survie d’un cétacé suite à « une erreur d’aiguillage », les journalistes sont restés muets sur les deux problématiques développées en début d’été (les enseignants, et l’efficience du système de santé en zone balnéaire).

Ainsi nous ne savons pas sur quelle base les enseignants seront recrutés pour intervenir dans les classes à la prochaine rentrée.

Les questionnements sont les mêmes en ce qui concerne les fonctionnement des services d’urgence et la masse de travail absorbée par le médecin généralistes libéraux au sein des zones balnéaires.

Bien entendu, nombreux sont les professionnels qui ont la passion de leur métier chevillé au corps permettant de répondre aux sollicitations des vacanciers.

Cependant, cette participation s’effectue au détriment des congés pour certains et d’une fatigue démesurée, et tout aussi important d’une reconnaissance très limitée de la part des pouvoirs publics.

Il est en effet plus facile de développer des sujets qui peuvent susciter de l’émotion et détendre quelque peu les vacanciers comme le sauvetage du bélouga, plutôt que de parler de la santé de nos compatriotes.

De toute manière les français verront à la rentrée de quelle manière le système de santé a pu tenir durant l’été et comment il va affronter l’automne.

 

(1) Gustave Flaubert

Dr Pierre Frances