La médecine générale aura-t-elle autant d’adeptes que par le passé ?

Après de nombreux balbutiements concernant la réforme des études médicales concernant la médecine générale, nous avons pris connaissance des contours de la 4ème année du cursus de cette spécialité.

C’est avec beaucoup de surprises, alors que le ministère de la santé annonçait donner les lignes de cette année supplémentaires en février 2023, nous avons été quelque peu surpris de connaître très tardivement quelques points concernant cette nouvelle donne.

Il est acquis que les « déserts » médicaux seront prioritairement pourvus par les étudiants qui arriveront de cette manière à la fin de leur cursus.

Par contre aucune annonce n’a été faite pour savoir de quelles manières seront effectués les « choix » pour ces futurs confrères.

Tout aussi difficile à accepter, c’est le fait de savoir dans quelles conditions ces étudiants travailleront (logement, bureaux, secrétariat, cours supplémentaires, gardes….).

Nous sommes à quelques jours du choix des spécialités, et nous ne pouvons qu’être surpris, mais aussi très remontés vis-à-vis d’une situation qui n’est pas encore définie, et qui va être le point d’achoppement pour la future affectation des nouveaux internes.

La médecine générale une spécialité dévalorisée ?

Recevant depuis quelques semaines un étudiant volontaire pour effectuer durant l’été un stage de 6ème année (on ne fait à mon goût pas assez la promotion de cette possibilité au décours des études médicales), ce dernier m’a appris qu’au décours des simulations réalisées pour le choix de la spécialité que la médecine générale n’avait pas réellement la côte.

Doit-on être étonnés de cette situation ?

Pas particulièrement, car il est difficile pour un étudiant de naviguer à vue sans avoir des idées précises concernant leur éventuelle affectation.

Nous ne devons pas perdre de vue que certains ont des conjoints, et que la séparation sera difficile.

Comment est-il possible d’accepter qu’avant le choix, on n’explique pas aux futurs confrères les modalités de leur cursus lorsqu’ils veulent devenir généralistes ?

Pour ma part une telle impréparation, et un tel laxisme dans l’élaboration de cette nouvelle maquette n’est pas admissible !

Nous avons l’impression que nos politiques souhaitent la mort de la médecine générale.

Il est certain qu’en agissant de la sorte ils vont y réussir.

Cependant ils oublient que la médecine générale est la pierre angulaire de notre système de soins.

Personnellement je suis sur que cet état de fait représente pour un eux un détail, ce qui est particulièrement navrant.

Dr Pierre Frances