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Grande différence entre théorie et pratique !

Il y a quelques semaines de cela le journaliste d’un quotidien local s’alarmait de la situation concernant la rédaction de certificat de décès.

Ainsi, alerté par une famille, il a été informé de l’importante difficulté de trouver un médecin pour que les pompes funèbres puissent obtenir le précieux sésame nécessaire pour programmer les funérailles de cette personne.

Au-delà de ce cas particulier qui a fait la une du quotidien, se pose la question des certificats de décès.

Certains édiles, ulcérés par le fait qu’ils ne trouvaient pas de médecins pour obtenir un  certificat de décès, ont rédigé une chronique quelque peu humoristique en demandant à leurs administrés de ne pas mourir durant le week-end.

Cet état de fait est consécutif à la pénurie de médecins, et nos politiques ouvrent quelque peu le parapluie pour changer la donne et permettre à d’autres professionnels de santé (infirmières), mais aussi à de jeunes étudiants d’avoir la possibilité de rédiger ces certificats.

De cette manière les maires de zones assez reculées ne seront plus contraints de manifester leur colère.

Des contraintes administratives de plus en plus importantes

Cependant je reste quelque peu surpris en ce qui concerne les contraintes récemment imposées pour valider un certificat de décès.

Désormais il va falloir officialiser cette constatation via un portail internet.

Autrement dit, et alors que les différents syndicats mais aussi certains députés se révoltent vis-à-vis des contraintes administratives de plus en plus importantes, on accepte de rendre plus complexe une procédure jusqu’à présent simple.

Il est curieux de voir qu’alors que le nombre de médecins volontaires est peu important pour effectuer une démarche de rédaction d’acte de décès, on les oblige à plus de paperasse.

On marche vraiment sur la tête !

Tout aussi curieux est le comportement du CAMPS (centre d’action médico-sociale précoce) de notre département que les médecins généralistes peuvent solliciter dès lors qu’un très jeune enfant présente un possible retard psychomoteur.

Cette structure a envoyé un mail il y a quelques semaines de cela pour nous expliquer qu’ils allaient mettre en place via un site un organigramme pour la prise de rendez-vous.

Cependant il sera nécessaire dans ce cas de remplir tout un dossier avec des échelles assez complexes dixit la secrétaire de cette unité.

Autrement dit, alors que le généraliste est noyé par un flot de patient de plus en plus abondant, on n’hésite plus à lui en demander plus.

Il est certain que de cette façon il sera possible de réaliser des belles statistiques qui seront par la suite rangées dans des tiroirs.

Et oui, le mammouth administratif est loin d’être dégraissé !

Dr Pierre Frances

2 Commentaires

  1. Tout à fait d’accord avec toi et on marche sur la tête.
    La bureaucratie toujours et toujours…
    Ça me rappelle le plan MICA pour renflouer le trou de la sécurité sociale en proposant à des médecins de moins de 60 ans de partir en retraite pour diminuer le nombre d’ordonnances !

    • Très juste, et dernièrement j’ai rencontré à une thèse une jeune étudiante qui soutenait mordicus que le MICA était une incitation au travail des médecins!

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