Coup de pied dans la fourmillière

Il y a quelques jours de cela le Pr Peyromaure s’est exprimé dans un journal national afin de clarifier les rapports entre soignants et travail.

Son pamphlet égratigne de nombreuses professionnels de santé d’une institution pourtant souvent citée en exemple par les pouvoirs publics: les hôpitaux.

Le récit de ce chef de service met en lumière les évolutions de l’activité des soignants, profession qui mettait sur un piédestal le malade au détriment souvent de sa vie privée.

Actuellement, les professionnels de santé regardent en plus de leur travail leur qualité de vie, et refusent toute contrainte exigées par les cadres de santé.

On vit une période où les soignants sont devenus rares, or ce qui est rare doit être chouchouté.

Une vision passéiste de notre système de santé

Le témoignage du Pr Peyromaure est quelque peu troublant voire peu conforme aux idéaux de la Société actuelle.

En effet lorsqu’il parle des horaires de plus de 48 heures des internes de chirurgie, et des bénéfices engendrés par un compagnonnage de qualité, je reste quelque peu de marbre.

On ne peut plus accepter que des internes en chirurgie restent plus de 50 heures dans le services car même si cette participation contribue à un enseignement de qualité, nous ne devons pas être naïf, et comprendre que le but essentiel des administratifs est avant tout de faire tourner les hôpitaux à moindre frais.

Le chef de service d’urologie explique par la suite que les abus concernant le temps de travail permettait de se forger le caractère.

C’est bien possible, mais c’est également une porte ouverte pour des problèmes plus graves: démissions, burn out notamment.

Il est triste de voir que cette personne n’a jamais été confronté aux problèmes de mal-être (il met probablement des œillères pour ne pas voir cette situation portant réelle), cela alors que les horaires de son service doivent être élastiques.

Et la médecine libérale alors!

Le cher Pr Peyromaure donne quelques notes positives en ce qui concerne le système libéral qui tente à ses yeux de prendre en charge des patients avec un flot de documents administratifs pour uniquement 25€.

On ne peut que se féliciter de ce constat tout à fait réaliste qui montre les raisons du découragement de certains médecins  payés au lance-pierre, et acceptant de perdre beaucoup de temps dans les papiers pas forcément utiles.

Cependant son discours devient par la suite assez acerbe, et il fustige les jeunes générations qui veulent travailler en groupe et limitent leurs horaires de consultation, cela sans avoir l’idée du médecin de famille.

Il ne comprend pas que certains confrères limitent le nombre de patients et refusent les nouveaux arrivants, ce qui à ses yeux est intolérable mais reflète les difficultés rencontrées par le monde libéral!

En fait M. Peyromaure oublie que nous sommes au 21ème siècle, et la Société a évolué avec ses travers

De ce fait il est nécessaire de composer avec cette nouvelle donne.

 

 

Dr Pierre Frances