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Le syndicalisme traditionnel n’a plus réellement le vent en poupe

De nombreux faits d’actualité depuis quelques années nous ont montré que des mouvements populaires, en dehors de toute participation syndicale, pouvaient se structurer pour défendre des intérêts catégoriels.

Il suffit de reprendre le mouvement très contestataire des Gilets Jaunes.

Il a été créé à la base par un collectif de citoyens peu en phase avec les syndicats classiques (certains ont essayé par ailleurs de récupérer les fruits de cette rage populaire, ce qui a été une réelle douche froide pour eux).

Très vite ce mouvement a montré sa difficulté de dialogue avec l’exécutif du fait des enjeux et des idéaux très différents membres de collectifs qui avaient été créés à cette occasion.

Plus récemment les agriculteurs se sont rebellés, et différents syndicats professionnels sont montés au créneau pour exprimer des revendications très claires concernant les tracas administratifs vécus par un bon nombre d’entre eux, mais aussi des rapports difficiles avec la grande distribution.

Cependant, une nouvelle fois comme dans le cas des Gilets Jaunes, nous avons pu observer également la participation de différentes unités moins actives en ce qui concerne le volet contestataire, et qui ont martelé des idées pas nécessairement en phase avec les syndicats traditionnels.

Ce qui est très particulier, c’est de voir que cette base plus ou moins bien structurée n’accepte pas aussi facilement les propositions du premier ministre, propositions pourtant saluées par les syndicats traditionnels.

Il est certain que certains événements ont été mal vécus par certains citoyens qui se sont sentis trahis par les grandes centrales syndicales dont les leaders ont pu trouver des compromis avec le gouvernement, mais dans certains cas au prix de conflits d’intérêts (proposition de candidature à certains postes bien placés de syndicalistes lors de la fermeture d’usines de pneus notamment).

Les professionnels de santé ne sont pas épargnés par ces mouvements de défiance

Dans le microcosme des soignants, et plus particulièrement des médecins libéraux, différents syndicats tentent de redresser la barre pour obtenir une plus grande lisibilité.

En discussion âpre avec la direction de la CNAM, ils «défendent » (on se demande si tous ont cette idée en tête) les praticiens, et font durer les négociations avec M. Fatôme.

Certaines voix se sont élevées pour critiquer l’engagement de certains de ces syndicats vis-à-vis des pouvoirs publics.

Leur signature lors d’accords était souvent très chèrement monnayée, ce qui permettait d’avoir une avance de trésorerie non négligeable, cela parfois au détriment de la corporation des libéraux.

Une fois encore, tout comme les autres secteurs d’activité, certains confrères quelque peu irrités par ce type de pratique, mais aussi la manière de mener les combats sur le front syndical, ont décidé de changer de manière de contester.

Certains ont eu l’initiative de créer des portails sur la toile pour fédérer d’autres confrères à des actions communes.

Ce qui est intéressant, c’est de voir que leurs actions sont très appréciées par certains collègues parfois assez nombreux, et qui n’ont pas hésité à apporter leur soutien.

En parallèle des collectifs moins structurés de soignants ont été constitués, et arrivent à montrer leurs différences tant sur le terrain médiatique que sur le terrain professionnel.

En conclusion

La société française est régulièrement en mutation, et dans ce contexte il est important de souligner que des changements surviennent dans tous les secteurs d’activité professionnelle.

Dans le domaine médical l’informatisation des cabinets qui est devenu effective à partir des années 2000 est une nouvelle donne omniprésente (elle est même quasiment indispensable) pour toute activité au sein des cabinets médicaux.

On ne peut plus s’en passer (de toute manière les caisses n’acceptent que très difficilement l’absence d’informatisation des cabinets médicaux), et cela même si parfois des pirates s’introduisent sur les sites ou logiciels pour obtenir de l’argent (cas actuel des mutuelles qui ont été piratées).

En parallèle le domaine syndical doit opérer une mutation, et s’adapter aux règles des jeunes générations des médecins qui veulent avant tout être écoutés, et préfèrent aux palabres sous les ors de la république, les propos parfois débridés via les réseaux sociaux.

De cette manière il est possible rapidement de faire adhérer des confrères à certaines idées, et parfois favorise des rapprochements lors de meetings organisés parfois en quelques heures.

Dr Pierre Frances

2 Commentaires

  1. Pertinent ! Merci pour vos nouvelles et heureux de faire partie de vos lecteurs

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