Une récente étude diligentée par l’Insee a montré un net recul du nombre de naissances en France.
Alors qu’en 1971 on observait 881 284 naissances, actuellement le nombre de nouveaux nés est bien en dessous de ce chiffre avec une valeur de 677 800.
Pour affiner ces données, et en nous référant à celles de 2010, nous pouvons mettre en évidence une réduction qui touche toutes les tranches d’âges des femmes en âge de procréer :
- Pour les 25/29 ans -7,4%
- Pour les 30 /34 ans -8,6%
- Pour les 35/39 ans -4,2%
- Pour les plus de 40 ans -5%
Cette réalité concernant un taux de natalité en berne dans notre pays a été à l’origine de nombreux articles (le Quotidien du médecin a d’ailleurs en a rédigé un le vendredi 17/1/2025).
De nombreuses causes souvent développées par des journalistes chevronnées expliquent de tels résultats :
- Des études plus longues qui sont une réelle contrainte si la femme souhaite avoir des enfants
- Une plus grande instabilité au sein des couples avec des divorces, et des séparations en cas d’union libre
- Une anxiété vis-à-vis d’un futur très incertain sur un plan économique et politique qui freine l’envie des jeunes d’avoir des enfants
- Un marasme économique qui est également une cause de cette baisse de la natalité. Avoir des enfants, c’est aussi avoir les moyens de les élever. Les enfants pour obtenir une qualité de vie satisfaisante doivent faire de longues études, et dépendent de ce fait financièrement de leurs parents
- Une idéologie prônée par les écologistes qui considère que nous sommes bien trop nombreux dans le monde, et qu’il est impératif de réduire la natalité pour éviter des conséquences néfastes pour la planète (déforestation du fait d’une plus grande urbanisation par exemple)
- De manière plus « égoïste » la volonté de ne pas avoir la charge d’un enfant qui peut hypothéquer certains désirs de voyage, ou la possibilité de gravir des échelons dans son entreprise
Toujours est-il que l’IFOP a montré en 2022 que le pourcentage de couple ne souhaitant pas d’enfants était de 13% en 2022, alors que le chiffre avoisinait les 2% en 2006.
Cet état de fait a interpellé les journalistes, mais aussi certains politiques qui ne se réjouissent pas réellement de telles constatations.
Pour ces derniers la baisse de natalité engendre des conséquences sociétales à court, moyen, et long terme.
Tout d’abord au niveau économique, alors que les députés s’écharpent en ce qui concerne l’allongement de la durée de travail et acceptent l’idée d’avoir une ardoise à payer plus importante dans le futur, si le nombre d’actif est plus réduit nous n’auront plus la possibilité de rétribuer de manière convenable les retraités.
Les jeunes en moins grand nombre n’accepteront pas de payer plus de taxes pour une politique trop laxiste en ce qui concerne les dépenses publiques.
Certains services hospitaliers (cas des maternités), mais aussi les écoles, vont devoir réduire leur personnel.
Comment allons nous faire pour éviter de majorer de manière plus importante notre déficit public (déficit sans réelle idée de réduction des dépenses publiques) si les prélèvements fiscaux réalisés chez les actifs se réduisent considérablement du fait d’un nombre plus restrient de cette population ?
Des mesures proposées pour doper la natalité dans le monde et en France
On peut penser que cette peur concernant la chute de la natalité est infondée, mais nous ne devons pas oublier que certains pays asiatiques conscients de cette situation prennent des dispositions pour réduire cette baisse de la natalité :
- En Chine, alors que durant des décennies le pouvoir politique sanctionnait les couples qui avaient plus de 1 enfant (on obligeait jusqu’en début 2000 les femmes à avorter quel que soit le nombre de semaines d’aménorrhées) , un rétropédalage est observé du fait du vieillissement de la population avec des mesures pour que les couples puissent élever 2 voire 3 enfants (ce qui devrait être la norme selon le pouvoir en place). Pour inciter les couples à avoir des enfants de nombreuses entreprises sont dans l’obligation de proposer (inciter même) aux ouvriers la semaine de 4 jours de travail. Les couple en se rencontrant plus fréquemment auront plus de chance d’avoir une famille nombreuse
- Au Japon le taux de natalité est très faible, et malgré la pondération des réactions dans de nombreux domaine de la part de cette nation, des mesures ont été prises pour majorer le nombre de naissance comme la gratuité des études. Le gouvernement a été contraint, du fait du vieillissement de la population, de majorer les apports au sein des caisses de retraite, mais a dû également dégager un budget plus important pour avoir une couverture santé de qualité pour sa population très âgée
En France des mesures devront être entreprises pour donner l’envie aux couples d’avoir des enfants.
Ainsi il semble important de s’attarder sur certaines problématiques qui devraient être corrigées, ou prises en compte par les pouvoirs publics :
- Augmenter le nombre de places dans les crèches, et assurer une aide financière aux couples faisant appel aux aides maternelles (ces professionnels devraient être mieux rétribués ce qui augmenterait leur nombre)
- Assouplir les règles concernant l’emploi des mères, mais aussi des pères, travaillant dans des entreprises pour qu’ils puissent ne voir la parentalité comme une contrainte vis-à-vis de leur travail
- Majorer les aides pour les étudiants (aides concernant la location d’appartement pour ceux qui suivent des études universitaires)
- Développer le partenariat avec les retraités qui pourraient prendre en charge les enfants pour les devoirs, mais aussi pour les chercher à l’école
- Mais surtout il faut que les couples aient le désir d’avoir des enfants ce qui doit être le maillon fort pour résoudre cette difficile problématique. Et à ce niveau il est difficile d’avoir un impact direct
Pour finir, et pour inciter les possibles parents d’avoir des enfants, la citation de Chateaubriand résume bien la joie d’avoir des enfants :
« Il suffit qu’une mère voit sourire son enfant pour être convaincue de la réalité d’une félicité suprême. »
Je demande souvent aux jeunes parents qui me consultent s’ils ont des amis qui ont plus de 2 enfants. Quasiment tout le temps ils me disent non et que c’est plutôt entre 0 et 2.
Actuellement les salariés auraient 23% de cotisations sociales et nos enfants et petits enfants auront sans doute des cotisations de 50%…
Quand je vois les lycéens manifester pour la retraite à 60 ans, je souris.
Les pays nordiques proposent des solutions intéressantes. Il faudrait s’en inspirer.
J’ai 73 ans et cumul emploi retraite…
Analyse tout à fait juste