Il y a quelques jours de cela le premier ministre a jeté un pavé dans la marre en martelant le fait que 50% des arrêts de travail de plus de 18 mois ne sont pas justifiés.
Par voie de conséquence ce dernier a exprimé le souhait de rapidement changer cette tendance.
En avril 2025 la ministre des comptes publics (Amélie de Montchalin) expliquait qu’il fallait combattre un fléau de notre société : la fraude aux arrêts maladie qui était une source de dépenses trop importante.
En 2024 la Cour des Comptes avait donné quelques pistes concernant le déficit abyssal de nos dépenses en expliquant qu’une d’entre elle, et qui devait être prioritairement choisie concernait les arrêts de travail.
Ainsi cette institution préconisait une indemnisation plus réduite des arrêts de travail.
Toutes ces réactions de la part des énarques qui nous dirigent, nous montrent que la réduction de ce poste au sein de notre système de santé demeure la priorité actuelle de l’exécutif.
Nous ne pouvons pas critiquer ce point de vue qui est justifié, mais nous ne devons pas oublier que la brèche concernant les arrêts de travail a été ouverte au décours de la pandémie due au COVID-19.
Une importante frange de la population a pu bénéficier des largesses de l’Etat providence qui a indemnisé de manière très généreuse (les arrêts de travail étaient à cette époque édités par les patients sans passage dans un cabinet médical) les personnes ne pouvant travailler, ou ayant cette virose.
Par voie de conséquence le pli a été pris, et de ce fait el rapport au travail a été largement modifié avec une plus grande facilité pour les actifs de prendre en compte cette nouvelle donne qui était très satisfaisante il faut le dire.
Parallèlement, et compte tenu de la morosité ambiante existant au sein des entreprise du fait d’une recherche de compétitivité qui n’est pas nécessairement au rendez-vous, de nombreux salariés sont à la peine et des conflits entre collègues mais aussi directions sont à l’origine de nombreux arrêts de travail.
Il est également difficile d’accepter pour les pouvoirs publics (et je le conçois tout à fait) que certains sites ayant pignon sur rue puissent monnayer ses services afin que les personnes ne souhaitant pas travailler restent chez elles.
Cette réalité désarçonne l’exécutif, car il tente de réduire un déficit public qu’il sera difficile de réduire.
Il est malgré tout peu pris en compte par le gouvernement, et ce malgré les recommandations itératives de la Cour des Compte, le fait d’acter une diminution drastique de certaines dépenses concernant différents postes très coûteux : celui du train de vie de l’Etat et également des différentes commissions dont l’utilité est parfois quelque peu difficile à saisir.
Toujours est-il que pour mettre un peu d’huile sur le feu de nombreuses voix (politiques notamment, et certains médias) se tournent également vers les professionnels de santé qui semblent avoir la main trop facile sur la rédaction d’arrêts de travail.
Ce sont les premiers responsables de cette gabegie financière !
Une situation très difficile à accepter vécue par un confrère libéral, et montrant que les libéraux sont aussi mal reconnus dans leur fonction
Pas plus tard qu’il y a une semaine de cela un confrère qui exerce dans le département a été insulté et menacé suite à la réalisation de son exercice professionnel.
Ce dernier ayant consulté une jeune fille ayant une angine avait effectué un test pour déterminer l’origine bactérienne ou non de cette infection.
Le test étant négatif, un traitement symptomatique permettant de réduire la douleur a été administré, et en parallèle un arrêt de travail de 3 jours donné à la patiente.
Poursuivant son activité professionnelle (nous sommes actuellement en grande tension du fait de l’attraction touristique de notre département), notre sympathique collègue a été interrompu dans son travail par un homme qui n’a pas eu de scrupules à frapper à la porte du cabinet, et s’est invité dans le bureau du confrère.
Ce dernier qui n’a pas fait cas de la présence d’une personne dans la salle d’examen a copieusement insulté le médecin qui n’avait pas agit de manière adaptée pour sa copine qui n’était arrêtée que 3 jours.
Il a été abject avec le collègue en le menaçant, et en proférant des paroles très blessantes, cela devant les touristes venant consulter (ils étaient assis dans la salle d’attente).
Cette situation intolérable a fait réagir le professionnel de santé qui a appelé les forces de l’Ordre pour porter plainte, et nous ne pouvons que remercier l’action prompte de confrères qui sont intervenus pour que cette querelle cesse.
Sa force de caractère lui a évité un arrêt de travail (certains n’auraient pas accepté de continuer de travailler dans de telles conditions), mais cette situation nous montre que, malgré l’exemplarité de la consultation effectuée, certaines personnes n’ont pas de scrupules à exiger des comptes au médecin libéral.
De ce fait il est impératif pour les pouvoirs publics, avant de rechercher le coupable à la dérive des arrêts de travail, d’agir de différentes manières :
- En s’attachant à donner un sens aux valeurs de notre société qui sont de plus en plus bafouées avec la bénédiction de certains politiques
- En délégant de manière plus rapide, et plus stricte le contrôle des arrêts de travail aux agents (ce sont les médecins conseils de l’assurance maladie) qui en ont cette fonction en théorie
- En ayant une politique non discriminatoire qui est à l’origine d’un nombre de jours de carence sur un plan financier différent entre public et privé (il est possible dans certaines entreprises d’obtenir un arrêt de travail sans avoir de jour de carence du fait d’accords). Tout le monde doit être logé à la même enseigne !
On oublie trop facilement que gouverner c’est aussi être impopulaire, mais aussi juste vis-à-vis de ceux qui permettent une bonne marche de la société.
A ce titre il ne faut pas avoir des œillères, et considérer que seuls les hospitaliers méritent du respect.
Il faudrait déjà supprimer les cabines de téléconsultations qui sont une inepties.
Je reçois tous les jours des propositions pour rejoindre ces plateformes !
Je suis tout à fait d’accord avec ce point de vue