2

Chronique d’un échec prévisible….

Au soir du 9 juin 2024, nous avons appris que les résultats des élections européennes n’étaient pas nécessairement du goût du président de notre pays du fait des résultats allant à l’encontre de ses idéaux.

Par voie de conséquence M. Macron, avec la rapidité de l’éclair, a pris la décision de dissoudre l’Assemblée Nationale.

Ainsi les français vont devoir voter deux fois (fin du mois de juin et début du mois de juillet).

Durant les quelques jours qui ont suivi l’annonce des résultats des élections européennes, M. Macron s’est montré très incisif vis-à-vis des partis extrémistes qui sont arrivés à obtenir des suffrages qui selon ses dires « menacent notre démocratie ».

Je partage en grande partie cette analyse, mais je ne suis pas tout à fait d’accord pour être en phase avec le comportement dans cette situation de notre président.

Les résultats qui peuvent inquiéter certains français sont le choix de nos concitoyens, que ce choix soit bon ou mauvais.

Ils permettent de mettre l’accent sur un point que refuse de souligner M. Macron : le fait que la gestion de notre pays nécessite une critique acerbe du fait des résultats peu encourageants obtenus.

Outre le domaine de la sécurité, de l’enseignement, de la justice, et de la fracture sociale engendrée par un pouvoir très (peut-être trop) à l’écoute des manifestations des rues, nous voyons des inégalités de traitements des actifs.

Ainsi très régulièrement les médias nous informent de faits divers qui ne peuvent qu’inquiéter le français de base : quartiers gangrénés par le trafic de drogue, dette abyssale, réforme de retraite qui ne concerne pas tous les corps de métier….

Dans le domaine médical, de nombreuses critiques peuvent être effectuées vis-à-vis de l’exécutif.

Ainsi les professionnels de santé n’ont pu que constater le turn over parfois très rapide (cas de Mme Bourguignon qui est resté moins d’un trimestre) des ministres de la santé des différents gouvernements de M. Macron.

Ces différents représentants de l’exécutif ont, pour certains, défrayé la chronique après avoir quitté plus ou moins précipitamment le gouvernement : cas par exemple de M. Véran, neurologue au demeurant.

Après avoir milité pour une grande justice sociale dans le domaine de la santé, mais aussi dans l’hémicycle en donnant des leçons à certains députés n’ayant pas nécessairement la volonté de tendre la main aux plus démunis,  a décidé de travailler dans un centre de chirurgie esthétique.

Parallèlement l’exécutif n’a cessé durant 7 ans d’avoir une attitude méprisante vis-à-vis des libéraux en mettant l’accent sur des revalorisations ciblées en quasi totalité vers le monde hospitalier.

Or souvent nos têtes pensantes ont oublié plusieurs points concernant ces « potentiels délinquants financiers » que sont les libéraux :

  • Le fait qu’ils prennent en charge plus de 75% des patients ayant parfois des pathologies lourdes
  • Leur attachement pour effectuer la permanence des soins. Même si certains refusent de l’effectuer (le plus souvent car ils ont une charge de travail intense qui est bien supérieure aux 35 heures des autres actifs), certains au détriment de leur vie familiale et de leur santé, contribuent au bien être de nos concitoyens

Le plus difficile à digérer, c’est le fait que pour acter une éventuelle revalorisation, les généralistes ont du accepter quelques « obligations » ; cela n’a jamais été le cas pour certains corps de métier.

Plusieurs ministres ont voulu mettre de la « fraicheur » dans les unités d’urgence (c’était la priorité, relative à mon sens) en proposant un petit coup de peinture, ou en recommandant pour les personnes âgées d’aller directement dans les services de gérontologie pour éviter une saturation des urgences (cela n’a pas été effectif dans les faits).

D’autres ont décidé, pour éviter une surcharge des urgences, de réorienter les patients nécessitant des soins non urgents vers des praticiens libéraux moyennant le paiement de 60 € pour les établissements hospitaliers, et 26,5 € pour les médecins effectuant le travail demandé.

Bien entendu le député de la majorité sortante (il était urgentiste) qui a présenté ce projet a oublié que le recours aux urgences par le patient n’était uniquement conditionné par le fait d’une pénurie de médecins généralistes.

Au-delà de cette situation qui est très perturbante, nous ne devons pas oublier que le parti Renaissance a été créé à partir de différents courants politiques en provenance de la gauche comme de la droite.

Alors qu’au départ cette idée de développer un nouveau courant politique semblait attrayante, force a été de constater que l’arrivée de certains ministres a pu poser des problèmes du fait de différents en ce qui concerne des sujets hautement polémiques.

Pour résumer, ces atermoiements au sommet de l’Etat, permettent de comprendre les raisons évidentes qui poussent nos concitoyens à avoir une importante défiance vis-à-vis du président.

Ce qui est bien plus grave, c’est de voir le comportement peu républicains de certains députés, et tout aussi perturbant le fait que ces représentant du peuple ne montrent pas nécessairement l’exemple :

  • Cela a été le cas en ce qui concerne la revalorisation des députés assez rondelette qui est passée comme une lettre à la poste avec aucune contestation aussi bien sur l’aile gauche que droite. Pire peu de journalistes ont développé cette nouvelle pas très réjouissante à une époque où le peuple doit se serrer la ceinture
  • Le fait que, sans aucune réticence, certains politiques (et ils sont nombreux) n’ont pas de scrupules à changer de parti pour pouvoir gagner certaines élections, ou pour pouvoir récupérer un poste ministériel

Le français de base n’est pas un imbécile, et il a compris qu’il sera difficile dans un avenir proche de faire confiance à des hommes ou des femmes qui gouverneront notre pays car actuellement rares sont celles ou ceux qui ne regardent pas leur profit personnel avant de penser au confort de son prochain.

Dr Pierre Frances

2 Commentaires

  1. Vous avez raison, cher confrère, mais il faut aller plus loin. Dans une vidéo, que j’ai vue à l’époque, Macron, alors qu’il n’était pas encore ministre de Hollande, a déclaré que sa mission était de détruire la France telle qu’elle était. Difficile à avaler mais c’était clair. Et lorsque l’on a compris cela on saisit tout ce qui s’est passé depuis qu’il esl là. Cette dissolution est parfaite pour lui : il met le pays dans le chaos. Il rempli sa mission.

Comments are closed.