Nous sommes tous conscients que la dette de notre pays va nous contraindre à prendre des mesures très impopulaires pour certaines.
Par ailleurs si les citoyens se serrent la ceinture, il est également nécessaire de se pencher sur l’importance des dépenses publiques.
Notre nouveau premier ministre a parfaitement compris cette équation, et il a été très direct lorsqu’il a expliqué qu’en 2026 près de 3000 emplois dans la fonction publique ne seront pas remplacés.
« Cette trajectoire d’emplois s’inscrit dans une logique de maîtrise de l’emploi public et d’amélioration de l’efficience des services publics » dixit M. Lecornu.
M. Bayrou, notre ancien premier ministre, avait auparavant expliqué dans son programme budgétaire en septembre 2025 qu’il allait supprimer 1 poste de fonctionnaire sur 3.
En fait en se projettent sur les recrutements d’agents de la fonction publique, nous sommes quelque peu étonnés de voir que notre premier ministre prévoit une majoration des effectifs dans certains ministères (armées du fait des risques de conflits internationaux, dans l’éducation nationale pour permettre de relever le défi d’un enseignement de qualité avec un nombre d’élèves en diminution, dans le justice et l’intérieur du fait d’un nombre croissant de plaintes et de faits divers), et en parallèle une réduction assez modérée en ce qui concerne l’action des comptes publics, et de l’écologie.
Tout cela nous amène à un solde qui n’est pas négatif, mais plutôt positif avec un nombre d’agents de l’Etat qui augmentera en 2026 de plus de 6700 personnes.
Cependant M. Lecornu explique qu’il va s’attaquer aux « gestes salariaux » concernant certains fonctionnaires.
Si nous traduisons les propos de notre membre de l’exécutif, certains agents de l’Etat perçoivent des sommes assez importantes, et pas nécessairement en adéquation avec leur charge de travail.
Nous ne devons pas perdre de vue qu’entre 1997 et 2023 les différents gouvernements ont permis la création de plus de 1 million de fonctionnaires supplémentaires.
M. Lecornu ne parle pas d’une réduction drastique (c’est le souhait je le pense d’un nombre important de contribuables français) des commissions, comités, et agences recrutées pour venir en soutien aux fonctionnaires (ils sont surchargés par la charge de travail imposé par leur direction).
De plus notre premier ministre ne s’attaque que très peu aux dépenses des collectivités territoriales (certaines communes, et communautés de communes arrivent à recruter sans état d’âme tous les ans des agents, cela sans penser aux conséquences budgétaires).
Certains édiles de villes n’ont pas de scrupules à utiliser les deniers des citoyens qui paient des impôts pour avoir une garde robe plus fournie, ou une restauration de très grande qualité.
Parallèlement des efforts vont être demandés aux contribuables qui vont s’acquitter de plus de charges et de taxes (certaines sont sciemment dissimulées).
Le français moyen doit, lorsqu’il s’arrête dans certaines localités, payer le stationnement de sa voiture (cela permet aux communes de renflouer les caisses, et recruter du personnel en surplus qui est une manne sur un plan électoral).
On oublie souvent que le français de base, et qui est harassé par sa charge de travail, est de plus en plus mis à contribution pour régler des dépenses jugées inconsidérées, et qu’il ne comprend pas (ce que je conçois tout à fait).
Les retraités vont devoir également oublier toute idée de revalorisation « satisfaisante » de leurs émoluments.
Il est vrai qu’en mettant de côté l’idée d’un retrait « temporaire » de la loi concernant la réforme des retraites (les initiateurs de cette loi se sont même critiqués), il est nécessaire de trouver des solutions.
Ce sont les boomers qui vont contribuer à modifier la majoration de l’ardoise pour réduire le déficit des caisses de retraites (l’indexation de leur retraite sera minorée), sans oublier nos enfants qui devront payer la note salée.
Et dans le domaine médical ?
L’impréparation de l’internat en médecine (les internes de médecine générale devront travailler une année supplémentaire en 2026. Une loi a été votée fin 2022, sans avoir des contours bien précis, pour obliger les futurs médecins à faire 10 ans d’études) va être à l’origine également de dépenses conséquentes.
Non content d’avoir exploité durant 3 ans ces futurs généralistes (ils ont été sous-payés pour travailler dans les services hospitaliers, et ils ont de cette manière remboursé les sommes déboursés part l’Etat) on va les envoyer sur des zones déficitaires (certains seront probablement répartis dans les hôpitaux du fait d’un manque de terrains de stage).
En fait les formateurs (maitre de stage universitaire) qui acceptent cette nouvelle mouture d’étudiants devront proposer un bureau à ces étudiants « juniors » avec ordinateur, et secrétariat.
Ces jeunes effectueront des consultations qui seront comptabilisées par les organismes sociaux.
Au bout du compte, et après 10 années d’études, et en étant thèsés ces jeunes vont percevoir près de 2000 euros (des primes s’ajouteront si le médecin junior accepte les garde, et sera fonction de l’importance de son activité) en libéral.
Cette somme sera moins importante s’il est affecté dans les hôpitaux.
Le formateur sera indemnisé à la hauteur de 2000 euros (cette somme si le médecin généraliste est « en zone prioritaire » est plus rondelette : 2800 euros) du fait de son éventuelle disponibilité mais surtout compte tenu des frais pour héberger cet étudiant.
Ce qui est « amusant » c’est de voir que des agents de la sécurité sociale seront chargés de collecter les consultations réalisées par ces jeunes (on va probablement à effectif inchangé à la sécurité sociale demander aux libéraux (on oublie qu’ils ont une charge de travail colossale) de se charger des tâches que ces agents ne font plus).
Ces données seront secondairement transmises au CHU (centre hospitalier universitaire) qui va également recruter des agents supplémentaires pour traiter les données reçues.
Et j’oublie de dire que des recrutements seront effectués au sein des universités pour donner des cours à ces 4ème années.
Au final une dépense importante (on oublie trop facilement que nous sommes dans une situation financière difficile), et des résultats pas nécessairement à la hauteur des espérances.
Parallèlement le jeune étudiant junior, qui va gagner après 10 ans d’études moins de 3000 euros par mois) va permettre de majorer le nombre d’agents publics, et donner aux français l’illusion que la période de pénurie médicale est loin derrière nous.
On oublie facilement que ces étudiants sont des êtres humains avec dans certains cas une grande fragilité.
Et ce n’est pas en les « manipulant » de la sorte que nous aurons la fierté de former des médecins en bonne santé sur un plan psychologique.
Ne serait-il pas plus logique de permettre à ces jeunes de terminer les études plus précocement ?
Outre leur plus grande appétence pour soigner les patients (on est plus efficient lorsqu’on travaille pour soi), leur état psychologique serait, je le pense, meilleur.