Depuis quelques jours les médias, généralistes ou non, nous informent d’un triste constat : le taux de mortalité infantile augmente en France en 2024 avec 2700 enfants décédés avant l’âge de 1 an (chiffres faisant suite à une enquête de l’Insee).
Ce qui doit nous interpeller avant tout, c’est le fait que nous caracolons en queue de peloton dans ce funeste palmarès européen.
Bien entendu des représentants syndicaux nous informent que cette situation n’est pas acceptable, et qu’il faut trouver des solutions pour améliorer les chiffres actuels.
De nombreuses raisons sont évoquées par les journalistes de tout bord pour expliquer ces résultats :
- Le manque de personnel (essentiellement de sage-femme) au sein des unités de gynécologie, ce qui conduit à des prises en charge pas nécessairement satisfaisante (rapidité dans les soins mal vécue par certains soignants)
- La fermeture de certaines maternités de proximité qui auraient pu régler certains problèmes parfois épineux qui nécessitent une prise en charge rapide, et pas forcément complexe
- Le fait que certaines naissances à très haut risque sont poursuivies, et aboutissent dans une forte proportion des cas au décès des nourrissons
- Les grossesses tardives sont également une des causes à l’origine de ce taux de mortalité élevé
- Une plus grande concentration de décès répertoriés dans des zones de plus grande précarité
Des questionnements concernant les solutions à apporter
On pourrait polémiquer longtemps sur cette situation, mais une chose est sûre, le taux de natalité dans notre pays reste très faible.
Aussi en plus des mesures natalistes qui doivent être entreprises, il semble également important de favoriser une meilleure prise en charge des futures mamans afin de réduire de manière drastique le taux de mortalité infantile.
Ce qui doit impérativement nous faire réfléchir, c’est surtout le fait qu’en Europe nous sommes parmi les plus mauvais élèves dans ce domaine.
Dans ce cas de figure ne serait-il pas important de regarder la façon dont les autres pays européens prennent en charge les grossesses de leurs citoyennes ?
Mme Vautrin s’est quelque peu épanchée sur ce triste constat, et souhaite rapidement connaître les raisons à l’origine de tels chiffres.
Nous ne pouvons que nous joindre à elle dans ce cadre, et il me semble fondamental de recueillir les réactions des professionnels de santé qui œuvrent dans les unités de gynécologie.
Ayant une expérience des patients qui vivent dans la rue, je m’aperçois que les femmes en grande précarité sont souvent peu ou pas suivies lors de leur grossesse.
L’élément quelque peu récurrent que ces femmes partagent avec moi, c’est le manque de professionnels de santé disponibles pour leur permettre d’avoir un suivi de qualité.
Ce suivi doit être un impératif car ces femmes présentent des risques de plus grandes morbidités, et elles nécessitent de ce fait d’une plus grande attention.
La discrimination vis-à-vis des personnes sans abri n’est pas un argument de poids, car la quasi-totalité des gynécologues n’expriment aucun souhait de ne pas recevoir ces patientes venant de la rue.
Il faut reconnaître que l’on a toujours une grande humanité.
Ce comportement a pour but de procurer à ces femmes enceintes les conditions de prises en charge optimale.
Par contre ce que j’ai pu constater sur le terrain, c’est le fait que le départ des femmes des services de gynécologie qui ont accouché est très rapide.
Ne serait-il pas important de changer cette donne pour éviter que certaines patientes en difficulté médico-sociale soient plus encadrées ?
Ne faudrait-il pas créer des unités qui pourraient entourer ces femmes, et mettre en place également une participation de personnels comme des assistantes sociales, ou des éducateurs ?
Le fléau de la toxicomanie est souvent peu ou pas évoqué par les journalistes, ou si c’est le cas souvent de manière très allusive.
Or les addictions, qui sont une source de grande prématurité chez les nourrissons, ne sont souvent pas très bien prises en compte par les pouvoirs publics.
Trop souvent on (citoyens, mais aussi force de l’ordre) ferme les yeux sur les consommations en substances psychoactives.
Malheureusement le nombre de consommateurs ne cesse d’augmenter dans la population générale.
Un programme de prévention à grande échelle me semble indispensable pour que ce fléau puisse être pris en charge de manière correcte.
Un autre point me semble également important de souligner : la pauvreté qui concerne un nombre de plus en plus important de français.
Le terme de pauvreté n’est pas péjoratif à mes yeux, mais derrière ce mot se cache une réalité que nous devons prendre en compte.
Les personnes qui n’ont pas de revenus suffisants ont de plus grandes difficultés pour se nourrir convenablement, et ont des réticences pour certains à partager leur quotidien difficile en matière nutritionnelle auprès d’associations.
Les apports alimentaires sont la base d’une bonne santé fœtale, ce qu’on oublie fréquemment.
Aussi les pouvoirs publics par le biais de certains de ses services pourrait intervenir pour pouvoir remédier à d’éventuelles carences concernant ce chapitre.