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Une natalité en berne !

Il y a quelques semaines de cela un questionnaire a été mis en ligne sur le site de l’Assemblée Nationale afin de connaître les volontés de nos concitoyens concernant la natalité.

Dans un premier temps il est nécessaire de prendre en compte le fait que les données collectées doivent être interprétées avec prudence.

En effet les chiffres qui ont été « décortiqués » concernent surtout des personnes ayant entre 25 et 45 ans, provenant de classes moyennes ou aisées.

Cependant cette enquête a permis de mettre en lumière plusieurs éléments :

  • Le fait que 32% des personnes ayant répondu souhaitent avoir deux enfants
  • Seuls 5% des couples n’en veulent pas

Par ailleurs, et c’est ce qui est intéressant, c’est de voir que « dans l’idéal » 52% souhaiterait avoir plus de 3 enfants.

Au-delà de ces chiffres, nous devons nous penchez sur les raisons de la problématique actuelle en matière de natalité : l’indice de fécondité est de 1,62 enfants par femme en France.

Les politiques se grattent la tête pour qu’à l’avenir les perspectives dans le domaine de la natalité soient différentes.

Nous ne devons pas perdre de vue qu’une société avec un solde de ce type a des chances d’avoir un avenir sombre avec des difficultés à payer les retraites des plus âgés, mais aussi à régler un problème qui est souvent débattu : celui de la dépendance vis-à-vis des plus âgés.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette chute de la natalité française

Certains facteurs peuvent nous faire comprendre ces données concernant un solde aussi peu encourageant concernant la natalité :

  • Le fait que le coût de la vie ne cesse d’augmenter, et certains couples ont le souhait d’avoir des enfants, mais ont de grandes réticences à accepter de fonder une famille du fait de leurs moyens financiers relativement peu importants. Nous ne devons pas perdre de vue que les frais d’éducation, de cantine, de centre aéré, de nounou (s) ne sont pas négligeables. Ayant été en contact avec de jeunes parents habitant Paris, j’ai compris que le coût de la vie (hébergement, transport, frais de bouche) dans la capitale est exorbitant, et de ce fait a conduit ces jeunes à ne pas accepter d’avoir un deuxième enfant. Les locations sont très chères, et vivre dans un T3 ou T4 est mission impossible pour des cadres moyens qui doivent de ce fait accepter de migrer vers la banlieue, et être par voie de conséquence tributaires des transports en commun (le temps perdu est souvent énorme pour se rendre au travail, et conduit à un épuisement moral et physique) pour revenir sur Paris
  • Compte tenu du déficit financier de l’état providence, mais également du taux de chômage (on ne cesse d’ailleurs de répéter que le nombre de cadres à la recherche d’un emploi a de grandes chances d’être à l’ordre du jour dans quelques années avec le déploiement de l’intelligence artificielle), les jeunes pensent que s’ils ont des enfants, ces derniers auront de grandes chances d’avoir des difficultés pour s’épanouir dans la société de demain en étant cadre supérieur
  • Avoir un enfant, c’est aussi avoir la possibilité d’avoir recours à des services dès lors que les deux parents travaillent (c’est dans l’ordre des choses en 2025). Or les médias ne cessent de nous informer, et dans la réalité nous voyons que cela est vérifiable) des difficultés de certaines familles pour trouver des places dans les crèches, ou pour avoir également la possibilité de faire garder les enfants par une assistante maternelle
  • Certains couples refusent d’avoir des enfants car ils veulent avoir « les mains libres ». En effet ils souhaitent avant tout profiter des loisirs, et ne veulent pas avoir un fil à la patte en ayant une charge supplémentaire. Ces français ne veulent également pas avoir de contraintes dans leur vie liée à leur progéniture (participation à des compétitions sportives, réunions avec les professeurs…)
  • Bien entendu avoir un enfant est dans certains cas une contrainte qui ne permet pas une ascension sociale, ou un avancement professionnel du fait de contingences journalières (les amener à l’école, rester avec eux en cas de maladie). Dans certaines entreprises le fait d’avoir des employés célibataires ou refusant d’avoir des enfants est un plus pour que le recrutement soit effectif (en théorie de telles dispositions sont condamnables aux yeux de la loi)
  • Pour des raisons idéologiques (ce cas de figure est cependant assez peu répandu) certains français ne souhaitent pas avoir d’enfant pour que la planète ne soit pas trop « surchargée »
  • Certaines personnes ont des images très négatives de la parentalité. Cela fait suite à des exemples vécus dans leur entourage avec des enfants peu reconnaissants envers les parents, ou ne cessant de quémander de l’argent
  • La vie en collectivité est parfois difficile avec des enfants qui peuvent être une charge lors de déplacements (ils ne cessent de bouger et peuvent importuner les personnes situées à proximité qui aspirent à la tranquillité). De plus il est parfois difficile de se faire accepter avec des enfants dans certains lieux qui ne veulent pas que des enfants trop turbulents viennent perturber les autres citoyens
  • Un autre facteur incite également les couples à ne pas avoir d’enfant, la stabilité de l’union des deux partenaires qui est de plus en plus remise en question

Avoir des enfants, c’est une expérience parfois positive !

Mis à part cette vision développée précédemment, et qui est très négative, le fait d’avoir des enfants est parfois un atout qu’il est important de mettre en avant.

Ainsi nous voyons trop régulièrement dans notre activité professionnelle des couples sans enfants qui, dès lors qu’ils deviennent dépendants, doivent accepter une prise en charge (elle est souvent aléatoire) par des tiers qui sont avant tout des professionnels et ne s’impliquent pas tous pour donner de la chaleur dans le foyer.

Avoir des enfants, c’est aussi partager des bons moments avec notamment des fêtes (cas de la Noël) où il est possible de se réunir, et passer de bons moments. Apprendre que l’on devient grand-parent est dans certains cas une joie indicible. « Ce changement de vie » permet d’avoir un lien avec une génération parfois différente qui partage des idées qui sont parfois originale et que nous pouvons dans certains cas prendre en compte pour changer notre quotidien. On met à contribution les plus âgés pour les vacances, mais aussi pour se décharger du quotidien, et souvent on redonne à ces personnes souvent retraitées un sens à leur vie.

Combien de parents font appel aux enfants pour régler des problèmes administratifs (ils sont actuellement majorés par le fait que différents organismes optent pour une dématérialisation des donnée) ? un nombre assez conséquent.

Dans ce cas de figure ces aînés sont heureux d’avoir une épaule pour se reposer, et résoudre certaines situations parfois délicates.

Les contraintes parfois vécues sur le plan professionnel peuvent dans certains cas être moins difficile à surmonter dès lors qu’il est possible de se raccrocher à sa famille qui est aidante dans la plupart des cas.

« Si la liberté grise, la famille rassure » Choquette Robert

Dr Pierre Frances

2 Commentaires

  1. Merci pur ces commentaires… et vous me faites penser à mon institutrice qui était toujours volontaire (nous étions plus de 30 ans dans une classe unique).

  2. Bien d’accord avec votre analyse , avec un bėmol pourtant , j.ai 76 ans et les problèmes exposés je les ai vécu , divorcée avec 2 enfants en bas âge, un père quasi inexistant pour eux , aucune aide de l.état , j’etais instit et dépassais le plafond de ressources pour toute aide . Je ne regrette pour autant pas de les avoir eus, quand aux aides dont vous parlez , c’est plutôt moi qui les aide … et plus tard si besoin était, ils auraient bien du mal à l.assumer ! Alors quel avenir pour nos petits enfants ?
    Bien cordialement

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