Notre nouveau premier ministre, qui n’est pas réellement un inconnu, a décidé dès sa prise de fonction de prendre des mesures chocs pour tenter de réduire la dette abyssale de notre pays.
Parmi ces mesures il en une qui est quelque peu « amusante », mais permet de comprendre le fait que nos dirigeants sont trop dispendieux.
Ainsi, pour illustrer ses propos, M. Lecornu a décidé de ne plus attribuer de chauffeurs, ni de secrétaires particuliers pour certains anciens premiers ministres.
Cette mesure, qui tombe de bon sens, n’est cependant qu’une goutte d’eau par rapport aux dépenses générées par le train de vie de l’Etat.
Cependant nous ne pouvons que féliciter notre nouveau premier ministre qui sait surfer sur la vague de communication (elle permet de noyer le poisson, et nous montre que ces citoyens ont pris des leçons avec des agences dédiées à cette charge).
En effet, il n’est pas revenu sur des privilèges comme la rétribution des frais d’obsèques, et la prime chauffage pour les sénateurs (et ce ne sont que quelques exemples).
Des restructurations très rapides dans le domaine de la santé
En parallèle il souhaite dans le domaine médical créer des points relais, comme ce qui a été élaboré avec France Service dans le domaine médical.
Il a décidé, pour superposer dans les mairies cette structure qui vient en aide aux personnes en difficultés pour joindre les administrations, de développer le concept de maison France santé.
Ainsi dans les zones déficitaires en professionnel de santé, il sera possible de trouver des ressources dans ces « maisons » pour répondre aux attentes des citoyens.
Cette idée semble à première vue très intéressante, mais quelques critiques doivent être formulées quant à sa conception :
- Tout d’abord comme l’ont souligné certains syndicalistes, de quelle manière M. Lecornu compte-t-il trouver des soignants lorsqu’il en manque partout ?
- Comment va-t-il s’organiser pour rendre efficient un tel système ? Nous ne devons pas oublier que très régulièrement les soignants de tout poils sont confrontés à certains « errements » de nos administrations, mais aussi centres de régulation (je parle de ce que je connais bien entendu dans mon département). Ainsi en ce qui concerne notre cabinet le SAS (service d’accès aux soins) qui permet de cartographier les praticiens qui peuvent recevoir des urgences, nous n’avons pas été référencés par le 15 alors que nous avions rempli tout un questionnaire (c’est très chronophage !) à la demande l’ARS départementale. La régulation du 15 ne prend pas en compte nos remarques comme l’acceptation de patients de notre zone géographique le samedi matin sans rendez-vous, cela malgré nos appels répétés dès 7 heures le matin le samedi avant notre prise de fonction. Il est vrai que pour mettre en place une machine administrative il faut la faire chauffer ce qui demande du temps
- La sécurité sociale a mandaté dans notre département plusieurs personnes pour tenter vainement de trouver des médecins traitants aux patients, cela avec une efficacité très limitée, mais un coût pour le contribuable non négligeable. Dans ce contexte est-il réaliste de penser que ce nouveau mille-feuille sera d’une grande efficacité ?
- Quid des CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) qui vont visiblement superposer leur action à celle de France santé. On a l’impression de revivre l’épisode des communautés des communes qui sont très coûteuses et redondantes dans leurs fonctions avec celles exercées par les municipalités
Il est important de comprendre qu’au-delà de ces remarques, nos politiques de tout bord savent facilement communiquer, et dans de nombreux cas n’appliquent pas les propositions réalisées.
D’ailleurs Jacques Chirac l’avait bien énoncé : « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ».
Cette citation est régulièrement mise en pratique par nos énarques qui avaient notamment promis de réduire la masse salariale des administratifs hospitaliers.
Dans la réalité aucune mesure d’ampleur n’est appliquée actuellement pour que le nombre de personnes affectées à ces postes soit modifié.
Tout aussi surprenant, et parfois énervant pour les soignants libéraux, c’est de voir que la somme de documents administratifs qui doivent être rédigés (on demande fréquemment qu’ils soient envoyés en un temps record à une administration de tutelle) est de plus en plus importante.
Malgré les discours de l’exécutif, malgré les souhaits de certains universitaires, nous devons passer beaucoup de temps pour remplir des formulaires qui ne seront pour certains jamais consultés par les demandeurs.
La France devient de plus en plus acculée par des normes administratives qui sont, dans certains cas tout à fait absurdes.
Une gestion différente de notre pays est nécessaire
Le domaine de la santé est une priorité actuelle de l’exécutif, car les « laissés pour compte » de ce système ne concernent pas seulement les gens des campagnes, mais aussi ceux des villes.
Et là sur un plan électoraliste, ça fait mal…
C’est la raison qui conduit M. Lecornu à prendre rapidement des mesures dans ce domaine.
Ce dernier oublie le principe des vases communicants.
En effet si nous souhaitons avoir un système de santé performant, il faut mettre les moyens d’une politique digne de ce nom.
Pour ce faire en période de vache maigre sur un plan financier, il faut prendre des mesures rapides pour réduire de manière significative le train de vie de l’Etat.
Sans accepter cette idée, nous allons aller droit dans le mur, et pire nous allons devoir ponctionner les français qui ne déméritent pas.
Cette France, qui constitue la base de notre société, manifeste actuellement de manière pacifique.
Cependant si nous leur demandons plus nous aurons le revers de la médaille, et risquons de mettre le pays à feu et à sang.
Aussi est-il nécessaire que ces cols blancs, qui savent prendre des décisions derrière leur bureau, se confrontent un peu à la réalité du terrain !
Tout à fait. Moins d’administration et plus de professionnels sur le terrain. Ce que nos « élites » ne veulent pas, ou sont incapables de comprendre. Pour eux seule l’action de l’État a de la valeur. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Du bon sens !
Dans l’hôpital ici, je pense qu’il y a plus de bureaux administratifs que de lits…
Il y aurait, paraît il, 13 000 médecins en cumul emploi retraite. Il pourrait y en avoir plus si la CARMF ne les taxait pas autant !