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Un « cabinet médical » original pour lutter contre la désertification médicale

C’est avec surprise que j’ai pu, il y a quelques jours de cela, prendre connaissance d’une solution proposée par une journaliste d’un grand journal télévisé pour réduire l’impact des déserts médicaux  en Bretagne: un cabinet médical au sein d’une école.

https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/le-13-heures-du-mercredi-8-juin-2022-04933525.html

Ce reportage permet de voir que cette expérimentation très originale (elle a visiblement été acceptée par l’inspection d’académie) permet aux enfants de l’école de consulter sans se déplacer différents professionnels de santé (orthophoniste, psychologue et orthoptiste), mais on ne parle pas de médecin visiblement…..curieux pour un cabinet médical!

Au décours de ce reportage nous voyons la professeur des école qui est ravie de cette solution qui est à l’origine d’un absentéisme temporaire des enfants qui normalement suivent les cours, lesquels ne seront bien entendu pas rattrapés.

Les parents sont satisfaits car de cette manière ils ne feront pas des pieds de grue dans le cabinets de ces professionnels de santé.

Il est vrai qu’il est important de miser avant tout sur les loisirs après l’école.

Une drôle manière de répondre à la problématique des déserts médicaux

Ce qui est amusant, c’est de voir la satisfaction des élèves qui peuvent de cette manière sécher une petite partie des cours dispensés.

Bien entendu ils ne bénéficieront pas secondairement d’un soutien en dehors de la période de cours par leur professeur des écoles.

le plus inconcevable dans ce reportage, c’est de voir que les pouvoirs publics puissent cautionner une telle solution.

Les élèves qui consultent l’orthophoniste sont ceux qui ont le plus de difficulté.

En leur donnant la possibilité de participer en pointillé à leurs cours il est certain que leur apprentissage à la lecture ou écriture a de grandes chances de ne pas être optimale.

Nous pouvons comprendre qu’il est difficile souvent d’avoir des rendez-vous avec une orthophonistes (les enfants en difficulté ne sont disponibles que le mercredi, jour où certaines orthophonistes s’occupent également de leurs enfants).

Tout aussi curieux, c’est l’affirmation de la journaliste qui assure que cette solution réduit les déserts médicaux.

En ce qui me concerne la définition d’un désert médical est une zone où le nombre de médecin est peu important voir nul.

Or dans ce reportage on ne parle pas du tout des médecins……très étonnant.

Il est triste ainsi de voir que des journalistes pour boucler leur édition du jour font feu de tout bois et donnent des informations à côté de la plaque.

Les déserts médicaux se multiplient, et ce n’est pas aux journalistes de trouver des expérimentations de ce type qui ne vont pas résoudre cette équation.

Le pire c’est que cette journaliste incite les pouvoirs publics à dupliquer cette expérimentation.

 

Dr Pierre Frances

2 Commentaires

  1. Tu as bien raison et depuis que je fais des remplacements, je vois l’étendu des dégâts. C’est une catastrophe.
    Un médecin généraliste que j’ai remplacé a été sommé par la sécurité sociale de rembourser des soit disant indus. Il était en train de prouver sa bonne foi et n’en dormait plus. Il vient de se suicider…
    La sécu va être contente : un prescripteur en moins…
    Un jeune que je coachait et qui était venu assister à mes consultations et qui était hyper motivé, vient d’être collé à l’examen…
    J’essaye de le convaincre de continuer en Roumanie où j’ai des contacts !
    Mais où va t’on ???
    Bon courage à toi

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