Politique et santé ne font pas nécessairement bon ménage !

Il y a quelques semaines de cela, à la surprise générale, notre président a pris la décision de programmer de nouvelles élections législatives.

Sans nous préoccuper des raisons qui ont conduit M. Macron à avoir ce choix, il est important de souligner que cette prise de position a eu des conséquences au sein de tous les recoins de notre pays (métropole ou non).

Les différentes chaines d’informations en continue ont enregistré des records d’audience montrant la perplexité, et la curiosité des français.

Le microcosme de ma petite cité balnéaire a été le théâtre de nombreux rassemblements et de discussions parfois passionnées.

La politique et ses répercussions sur la santé des patients

Cependant les répercussions de ce tsunami politique s’est aussi fait ressentir dans le domaine médical.

Aucune modification concernant la prise en charge des patients n’a été réellement acté (pas de recul dans la prise en charge en ce qui concerne la réalisation de certains soins de confort ou autres).

En fait les conséquences de cette nouvelle donne politique ont été observées chez certains patients.

En fait ils étaient surtout en rapport avec les éventuels retentissements sur la santé psychique.

Ainsi j’ai pu remarquer chez certains patients une anxiété manifeste, qui s’exprimait ou qui s’exprime (car « le mal » est durable), par une fréquence accrue de plaintes fonctionnelles (la colopathie recevant la médaille d’or dans ce cadre).

Tout cela peut faire sourire d’une certaine manière, mais dans certains cas les conséquences sont parfois plus importantes que le simple problème de transit cela d’autant plus qu’il est fréquemment transitoire.

Ainsi j’ai dû me déplacer au chevet d’un patient cortiqué, et qui est d’ordinaire très enjoué et loquace.

Je l’ai trouvé avec une grande surprise apathique.

Il était allongé dans son lit et n’acceptait pas l’idée d’en sortir.

En parlementant avec ce charmant patient, j’ai appris qu’il avait des convictions politiques assez trempées.

Après avoir pris connaissance des prises de position de M. Macron, ce dernier a considéré qu’il avait été trahi par son « mentor ».

Tout comme le sportif qui éprouve une soif parfois démesurée de remporter un match, et refuse de ce fait tout échec, il s’est senti humilié par une défaite qu’il n’avait pas prévue, et qu’il considérait comme évitable.

Mon patient n’est pas très jeune, et j’ai tout de suite compris que ce dernier, en ayant un sens assez affuté des valeurs de notre société, a vu dans cette « soupe politique » de très mauvais goût un signe de très mauvais augure pour les générations futures.

Au-delà de cet exemple qui nous montre malgré tout l’attachement de nombreux français aux préceptes inculqués par nos parents.

Nous sommes fiers de l’héritage laissé par nos ancêtres, et beaucoup de citoyens n’acceptent pas que ces valeurs soient reniées par des politiques qui n’ont plus de foi dans la charge que le peuple leur a confié.

L’exemple cité précédemment n’est pas le seul, car le comportement de notre président a eu des répercussions parmi certains patients que nous avons dû épauler et écouter.

Nous avons été, et nous sommes, aux premières loges d’un mauvais film qui nous conduit à nous interroger nous-mêmes.

Comme quoi les décisions des politiques ont souvent des conséquences inattendues auprès des patients, conséquences majorées par le fait que la plupart de citoyens ne savent pas avec quelle sauce ils seront avalés dans quelques mois.

Dr Pierre Frances