C’est avec une certaine appréhension que je suis allé voir le film « le conclave ».
Certains de mes amis étaient enthousiastes, alors que d’autres expliquaient qu’ils ne l’avaient pas apprécié.
Malgré ces réactions contrastées, et qui peuvent avoir un impact sur mon choix, j’ai malgré tout décidé de prendre une place pour le cinéma de proximité.
J’ai été très surpris par l’histoire, très originale au demeurant, qui était développée au décours de cette projection.
Conscient de l’existence de différents courants d’idées au sein de l’Église (certains de membres du clergé sont progressistes, et d’autres se tournent vers des valeurs assez « passéistes »), j’ai pu voir que la réalité correspondait aux idées que je me faisais concernant les idéaux soutenus par ces ecclésiastiques.
En fait j’ai beaucoup apprécié le jeu des acteurs qui se sont parfaitement mis dans la peau des cardinaux ; autrement dit j’ai beaucoup aimé ce film qui est à mon avis un réel chef d’œuvre.
Cependant le dénouement m’a quelque peu surpris (j’ai trouvé qu’il était tiré par les cheveux), mais je ne dois pas oublier que nous sommes à une époque où il est nécessaire d’avoir un esprit d’ouverture.
En parallèle ce film a permis de voir un grand défaut que les « dignes » représentants du monde ecclésiastique n’ont pas de scrupules à montrer (le plus souvent de manière sournoise) dans ce film : la quête du pouvoir.
Et là tous les coups sont permis, du moment qu’il est possible d’obtenir les bonnes grâces de ses condisciples.
Cette pratique est d’autant plus choquante que l’Église a pour rôle de mettre en avant les valeurs humaines que doivent incarner ses représentants.
Or les ecclésiastiques sont des Hommes, et ils peuvent être amenés à ne pas se détourner des sept péchés capitaux : l’orgueil (on peut assimiler la quête du pouvoir à ce type de péché car c’est par orgueil que l’Homme veut dominer sa tribu), la gourmandise, la luxure, l’avarice, la jalousie, la colère, la paresse.
Le pouvoir, une quête des politiques qui s’observe à tous les instants
Nous voyons que la recherche du pouvoir est très ancrée dans la philosophie des politiques qui ne rechignent pas à fustiger, ou mettre plus bas que terre (avec dans certains cas des slogans ou des propos pas très honnêtes), les collègues pour obtenir les bonnes grâces des électeurs.
Tout aussi difficile à accepter pour le français qui vient de la base, c’est de voir que les valeurs de la République sont mises à mal tout simplement pour étoffer une base électorale, cela afin qu’elle soit plus importante.
Cette situation qui était autrefois peu prise en compte (il est vrai que les réseaux sociaux n’existaient pas) est devenue de plus en plus relatée, et disséquée par les journalistes qui fustigent très régulièrement des actions anticonstitutionnelles.
Pour ma part j’ai été très choqué par le fait que ces représentants politiques acceptent avec une facilité déconcertante de modifier leurs propres idéaux (ils arrivent même jusqu’à renier certains de leurs principes), et changent sans vergogne de partis politiques, cela pour arriver à obtenir la faveur du « roi » (dans notre cas le président).
Cela nous montre que la seule volonté de ces énarques (ils n’ont pas tous fait des études supérieures) est avant tout la quête du pouvoir, et ce qui va avec : l’argent.
Or ce sont les représentants du peuple, et à ce titre ils devraient montrer une certaine exemplarité.
Dans notre société la recherche du pouvoir est aussi une volonté de nombreuses personnes
Dans les entreprises nous voyons que la guerre du pouvoir est une réalité qui taraude certains salariés qui se frottent les mains dès lors qu’un de leur chef est licencié.
Après tout pourquoi refuser un poste qui est offert sur un plateau d’argent ? Et de toute manière celui qui avait cette fonction précédemment n’avait pas le charisme ou les compétences nécessaires à leurs yeux.
On se moque comme de la première chemise de son devenir sur le marché de l’emploi.
Dans le monde audiovisuel nous voyons régulièrement ces situations qui sont exposées parfois au grand jour, cela grâce à la complicité de certains journalistes qui veulent par ce biais également montrer qu’ils ont le pouvoir de mobiliser un certain lectorat.
De cette façon en défendant la veuve et l’orphelin, souvent de manière très hypocrite, ils peuvent obtenir une promotion qu’ils ne refuseront jamais.
Certains présentateurs écartés de leur fonction du fait d’un audimat pas nécessairement au beau fixe sont remerciés, et leur départ permet à d’autres de s’épanouir (ils oublient que leur heure de gloire est éphémère).
Ce qui est choquant, c’est de voir que ces postulants (ils sont très nombreux) attirés par le pouvoir de briller auprès des téléspectateurs prennent sans effusion de larme la place offerte comme un cadeau venu du ciel.
Dans le monde médical nous voyons également cela :
- Dans le secteur public avec un pouvoir démesuré des administratifs qui imposent leur loi aux professionnels de santé qui doivent exécuter ces demandes souvent à la minute près
- Dans le secteur privé les directeurs de cliniques ont le pouvoir de mobiliser certains professionnels de santé, ou peuvent changer l’orientation de certains services
- Les libéraux font les frais de certaines actions des ARS ou de CPAM qui veulent de cette manière montrer une nouvelle fois que ce sont eux les financeurs qui ont le pouvoir, et dans certains cas le droit de vie ou de mort des professionnels de santé. Nous avons vu récemment au travers de la réquisition d’une consœur le malaise général engendré par une prise de position (quête de pouvoir de la part d’instances gouvernementales qui ont exigé sa participation au tour de garde) qui a été vivement critiquée par la population. Jamais il n’a été proposé de discuter. On agit sans discernement, et on montre de cette manière qui est le chef, et que les ordres ne peuvent pas être remis en question
Nous ne devons pas oublier que rechercher le pouvoir peut être parfois utile, mais nécessite secondairement d’être à la hauteur de ses ambitions sans être à l’origine de quelconque discrimination.
Or dans la réalité ce cas de figure est rarement observé, car ce qui est important avant tout c’est d’obtenir la possibilité de s’affirmer lors de ses prises de position.
« La modeste et douce bienveillance est une vertu qui donne plus d’amis que la richesse et plus de crédit que le pouvoir » La comtesse de Ségur (à ne pas confondre avec le Ségur de la Santé).