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La misère humaine, tant sur un plan médical que social, est un fléau mondial !

Très régulièrement des images du conflit entre palestiniens et israéliens nous parviennent.

A l’origine de cette situation un groupe terroriste a mis de l’huile sur le feu sur les relations entre les deux communautés qui se sont toujours regardées en chien de faïence.

Force est de constater que les dégâts matériels, mais aussi humains, induits par ce conflit sont considérables.

De nombreux décès d’une population civile n’ayant pas montré sa volonté d’en découdre avec quelconque pays ne peuvent que nous émouvoir.

Il est également très triste de savoir que des enfants très jeunes souffrent de dénutrition, et dans certains cas ils décèdent par manque d’apports nutritionnels quantitatifs et qualitatifs suffisants.

Je ne parle pas des répercussions psychologiques engendrées par ce conflit, répercussions qui auront dans le futur des difficultés à être oubliées.

Ce qui est quelque peu perturbant dans cette histoire tragique, c’est de voir les réactions des politiques ayant des idées souvent diamétralement opposées.

Certains attisent le feu en ayant du parti pris pour une des deux communautés, tandis que d’autres montrent une certaine indifférence.

Cette manière d’agir est quelque peu « irresponsable » car elle est à l’origine d’une majoration de la haine que peuvent avoir certaines populations (c’est le cas surtout des palestiniens) vis-à-vis des peuples occidentaux.

Les souffrances de populations ne concernent pas seulement les palestiniens !

Les journalistes couvrent certains événements pour nous faire comprendre de la dure réalité à laquelle sont confrontées certaines populations, et pas seulement en Palestine.

Cependant, force est de constater que la « lassitude » gagne dans les rangs de ces professionnels (il est possible aussi que cela soit en relation avec le pouvoir de l’audimat qui conditionne souvent le traitement de l’information).

Ainsi le conflit entre la Russie et l’Ukraine nous a mobilisés grâce au concours des médias durant de très longs mois.

Actuellement il existe une forme de banalisation de ce conflit qui sur un plan humain est une catastrophe.

Nous sommes directement confrontés en tant que professionnels de santé à cette guerre qui a été à l’origine de déplacements de populations vers la France.

Ces personnes sont souvent déracinées, et nous devons les accompagner pour leur prise en charge sur un plan psychologique.

La France a permis, et nous pouvons facilement le comprendre, de recevoir des familles ukrainiennes qui ont perdu des proches, mais aussi des conditions de vie parfois tout à fait confortable.

Ce qui m’a choqué récemment a été le récit d’une de ces citoyennes (j’ai pu remarquer leurs efforts déployés pour apprendre la langue de Molière, ce qui n’est pas le cas pour certains étrangers) qui m’a décrit avec détails les souffrances d’un neveu qui est resté en Ukraine et qui a perdu dans ce conflit ses 2 jambes.

Elle m’a expliqué que ce dernier souffrait énormément du fait d’une pénurie d’antalgiques.

Nous ne sommes pas conscients de certaines conséquences induites par la folie d’un tyran qui souhaite, en ayant recours à la force, une réunification de son territoire (cela rappelle certains dictateurs qui veulent augmenter leur espace vital).

Contrairement au conflit entre Israël et Palestine, le conflit entre Russie et Ukraine peut se résoudre si un des protagonistes (le plus virulent) montre sa volonté de ne plus étancher sa soif d’une colonisation territoriale.

Il est toujours possible d’avoir des divergences entre peuples, mais il est inconcevable de faire payer à la population ses projets parfois funestes.

Dernièrement une autre situation m’a particulièrement perturbée : le sort des Afghans qui ont été refoulés d’Iran et du Pakistan.

Je me rappelle très bien du désespoir de certains citoyens de ce pays dès lors que les Talibans ont repris le pouvoir.

Des avions sont venus pour récupérer les ressortissants étrangers (attachés d’ambassades, ou traducteurs), mais aussi les opposants politiques, menacés par ce régime qui au départ semblait très à l’écoute des recommandations internationales.

Ce qui était très émouvant c’était de voir la ténacité de certains Afghans qui étaient refoulés à l’aéroport du fait d’un manque de places à bords des avions affrétés pour un départ définitif.

Nombreux ont été ceux qui ont subi les pires tortures, ou ont été tués sans états d’âme.

Certains d’entre eux ont pris la résolution de se tourner vers des pays limitrophes comme l’Iran ou le Pakistan.

Ils se sont, pour la plupart réinsérés dans ces pays, et travaillent dur pour vivre décemment.

Or depuis quelques années des prises de position (elles sont en fait politiques) conduisent ces deux nations à refouler un nombre conséquent  d’Afghans qui sont expulsés sans l’ombre d’une discussion.

Des témoignages montrent qu’ils ont été victimes dans « ces pays d’accueil » d’une rafle avec une rare brutalité (ils sont conduits vers leur pays d’origine sans pouvoir récupérer leurs biens).

Ce cas de figure rappelle quelque peu les méthodes utilisées par la police lors du rassemblement des juifs au Vel d’Hiv.

Ces personnes vont retourner dans leur pays d’origine, et il est probable qu’ils devront affronter la vindicte des Talibans remontés par leur comportement antérieur, comportement peu « nationaliste ».

Quasiment aucun journaliste n’a voulu nous informer de cette situation qui sur un plan humain a de grandes chances d’avoir des conséquences désastreuses pour les principaux protagonistes.

Pire est la situation de certaines tribus yéménites qui subissent les répressions d’une junte militaire souvent sanguinaire.

La guerre civile qui a pour théâtre ce pays africain est à l’origine de plus d’une malnutrition concernant plusieurs millions de personnes qui meurent pour certaines sans aucune assistance.

Nous sommes devenus sourds à cette situation pourtant régulièrement dénoncée par les organismes internationaux.

Malheureusement ces conflits concernent des populations très éloignées qui intéressent assez peu les intellectuels de notre microcosme français.

De plus, comme nous l’avons vu avec le Mali, des puissances étrangères sapent le moral des organisations humanitaires et gouvernementales (comme celles représentées par la France) pour tirer profit de ces guerres tribales.

Ces différents développements ne sont que des exemples de situations conflictuelles peu reluisantes pour l’humanité qui est dans certains cas malmenée.

«  Le pouvoir du journaliste ne se fonde pas sur le droit de poser une question, mais sur le droit d’exiger une réponse » Milan Kundera.

 

Dr Pierre Frances

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