Du fait d’une demande formulée par une société de production pour promouvoir ma profession, j’ai dû me déplacer vers la capitale.

Le contact très chaleureux de cette structure m’a conforté dans mon idée de poursuivre mon action vis-à-vis de mes patients, mais aussi des sans abris qui nécessitent des soins.

Ayant terminé mon intervention télévisée, j’ai pris le mercredi 10 décembre à 12h20 l’avion de retour à destination de Perpignan.

Très heureux, mais aussi stressé à l’idée de reprendre mon activité professionnelle suspendue durant 36 heures, je me suis engouffré dans la carlingue qui m’a permis de me rendre sur Perpignan.

Lors de mon placement, j’ai remarqué que le nombre de place occupées sur ce vol était assez faible, et tout avait été fait pour que les passagers puissent avoir un maximum de confort (une à deux places étaient disponibles entre eux).

Malgré cette très louable initiative de la part de la compagnie Transavia, un jeune couple est arrivé pour se placer près de moi (notre rangée était occupée en totalité).

Ces deux personnes, jeunes et très aimables, voyageaient avec un jeune nourrisson de 3 mois.

Lors de leur installation l’hôtesse de l’air est venue à leur rencontre pour leur expliquer sur un ton assez stéréotypé, et sans y mettre les formes, la manière de s’installer avec cet enfant dans l’avion (une ceinture adaptée à ce petit bout de chou a été fournie).

La maman asiatique était très gênée car elle souhaitait avant le décollage changer son bébé, et elle a demandé à cette même hôtesse où se trouvait dans l’avion le lieu pour permettre de mettre plus à l’aise son enfant.

La professionnelle lui a fait comprendre, sans aucune empathie, qu’il fallait se dépêcher, et faisait la moue à l’idée d’accepter un « compromis ».

Etant côté couloir, je me suis gentiment levé pour que cette jeune maman puisse se rendre vers la table à langer.

A son retour, j’ai expliqué au couple qu’il me semblait opportun de changer de place pour qu’ils puissent avoir plus d’aisance avec le nourrisson très éprouvé par un vol antérieur (ils avaient pris juste avant un autre avion).

Donc je me suis placé sur le siège en face de celui qui m’était destiné pour que le voyage soit plus confortable pour ce jeune couple (j’ai eu une grande affinité avec ces jeunes parents du fait que l’enfant était comme les miens eurasiens).

Cinq minutes plus tard l’hôtesse de l’air qui se chargeait de nous précédemment est venue.

Elle m’a glissé sur un ton peu aimable de quitter sur le champ mon fauteuil pour revenir vers ma place initiale.

De manière très sèche elle m’a dit qu’elle viendrait vers moi par la suite.

J’ai été quelque peu médusé par le ton de sa voix qui n’était pas du tout chaleureux, et même je peux dire méprisant.

Comment un passager a-t-il pu avoir le cran de prendre un siège autre que celui qui lui était attribué sans en faire la demande aux responsables du vol ?

Je comprends très bien que le personnel est garant de la sécurité lors du vol, et qu’un règlement doit stipuler probablement qu’une autorisation doit être obtenue avant toute modification de place.

Je n’ai pas trop l’habitude de voyager avec des compagnies sur des trajets courts, mais je me déplace parfois en avion avec des longs courriers pour aller en Asie (je vais à la rencontre de ma belle-famille).

Dans ces situations je n’ai pas de difficulté à voir des changements de place avant le décollage entre passagers (en ce qui me concerne je suis très malléable, cela d’autant plus que je n’arrive jamais à dormir dans un avion).

Donc pour revenir à mes moutons, je suis resté durant tout le temps du vol (temps très limité il faut le dire) sur le siège attribué initialement par la compagnie.

Je n’ai pas revu l’hôtesse de l’air qui m’avait froidement expliqué auparavant qu’elle reviendrait vers moi.

Je peux dire néanmoins que le bébé était très éprouvé par sa position inconfortable, et a pleuré durant une bonne partie du vol, ce qui m’a quelque peu attristé.

Rétrospectivement je me suis posé plusieurs questions concernant le comportement de l’hôtesse de l’air :

• Son attitude était-elle en relation avec sa lassitude vis-à-vis de son travail ? Il est possible que les cadences de ces professionnels soient peut-être difficiles à accepter ?
• Est-elle en burn out du fait de conditions de travail difficiles, ou affectation non voulue ?

Toujours est-il que j’ai pu observer certains éléments qui m’ont quelque peu interpellé : son maquillage qui n’était pas adapté à sa fonction (il était assez outrancier), les rapports très secs avec les autres membres du personnel.

Toujours est-il que cette situation m’a quelque peu choqué car cette personne en charge des passagers n’a pas été très gracieuse, et ne s’est pas donné la peine de comprendre les raisons de mon déplacement (il était peut-être inopportun je le conçois, mais en l’expliquant avec les formes j’aurai été plus compréhensif).

Au-delà du comportement de cette hôtesse, de son accoutrement, il est possible que cette dernière présente une frustration professionnelle ou concernant sa vie privée.

Dans ce contexte il paraît opportun de réagir pour deux raisons : les passagers d’un vol ne sont pas des animaux, et si cette femme a des problèmes psychologiques une prise en charge adaptée me semble nécessaire.

Nous ne devons pas oublier que cette hôtesse, tout comme moi-même devons être exemplaire auprès des clients pour elle, et de mes patients pour moi.

Un petit sourire est un signe de bonne volonté, et évite une incompréhension ce qui a été le cas en ce qui me concerne.