Récemment un fait divers nous a particulièrement bouleversés.
Une surveillante d’un collège a été sauvagement tuée par un adolescent scolarisé dans cet établissement.
Ce dernier était furieux d’une remarque d’un autre surveillant, et n’a pas hésité pour se venger de larder de coups de couteaux une autre collègue.
Des meurtres d’enseignants ont été perpétrés dans certains lieux scolaires il y a quelques années de cela.
Il a fallu attendre que cette surveillante soit tuée pour que l’exécutif réagisse avec une fermeté relative en ce qui concerne le recours aux réseaux sociaux chez les jeunes enfants scolarisés, et en interdisant la vente d’armes blanches pour ces personnes.
Une réalité qu’il ne faut plus édulcoré
Au-delà de cette prise de conscience des pouvoirs publics (on pense à un saupoudrage pour calmer les français), se posent de nombreuses questions concernant l’apprentissage au sein des établissements scolaires.
Force est de constater que l’enseignant n’a plus de pouvoir, et doit rester stoïque dès lors qu’un élève perturbateur s’exprime, et ne permet plus d’assurer un cours de manière correcte.
L’instituteur, ou le professeur ne doit pas sanctionner le responsable de troubles car il s’expose à la vindicte des parents qui vont écouter l’enfant avec une grande admiration sans avoir suffisamment de recul pour mieux comprendre la situation.
Après tout l’enseignant a pour rôle de partager son savoir avec les élèves, et ce quelles que soient les conditions de travail.
Il est nécessaire pour ce professionnel d’accepter sans rechigner toutes les frustrations liées à un manque de discernement de la part des parents.
Récemment une mère est venue au cabinet, et elle a exprimé son mécontentement du fait de réflexions qu’elle jugeait inopportunes de la part de son institutrice (il est vrai qu’on les appelle désormais les professeurs des écoles).
Cette dernière considérait que l’apprentissage de cet enfant n’était pas satisfaisant, et son comportement très immature.
A son arrivée dans mon cabinet je suis resté sans voix dès lors que cette maman a eu l’outrecuidance de dire que son enfant était un mal aimé, cela alors qu’il était HPI (cette notion est très à la mode actuellement).
En fait j’ai été très surpris par le fait que cette jeune fille âgée de 9 ans suce son pouce, et se traine au sol comme un chien.
Elle ne présentait tout simplement un HPC (haut potentiel de c…).
Tout aussi remarquable un enfant accompagné de son père raconte être discriminé par son enseignant dans la classe.
Le père prend alors la parole en expliquant que le professeur de français ne cesse de reprendre son fils dès qu’il prend la parole pour le corriger devant ses camarades.
Or ce dernier s’exprime parfaitement bien, ce que j’ai pu juger avec des fautes de syntaxe très fréquentes lors de notre entretien.
Et je comprends très bien qu’à 15 ans il soit nécessaire de corriger une phrase que j’ai pu entendre lors de mon entretien : « C’est qu’est ce que je fais », et non « c’est ce que je fais »
L’enfant ou l’adolescent est devenu le roi, et il ne faut en aucune manière contrarier son comportement.
Ce qui est quelque peu déstabilisant pour l’enseignant, c’est le fait de devoir s’adapter aux exigences souvent inadaptées de certains parents.
Par voie de conséquences certaines parties du programme, ou certaines idées ne peuvent plus être diffusées sous peine de menaces, ou de réprobations de la part de parents qui ont le pouvoir sur les cours dispensés à leurs enfants.
Tout aussi perturbant est le fait divers récent concernant les sanctions qu’un proviseur voulait appliquer à la suite d’absences d’élèves pour des motifs religieux.
Ce qui est intolérable à mon goût, c’est de voir que sa hiérarchie ne l’a pas soutenu.
Et c’est là où le bât blesse.
Il est nécessaire avant tout de redonner du pouvoir aux enseignants pour qu’ils puissent effectuer correctement leur travail, et arrêter de laisser impunément aux enfants rois leur chantage odieux.
Aussi avant que les pouvoirs publics ne légifèrent sur certaines actions, il faudrait avant tout qu’ils assurent une meilleure éducation des parents, et ne laissent rien passer en ce qui concerne les doléances des enseignants.
Nous ne devons pas oublier que l’école doit rester un sanctuaire où la diffusion du savoir est un impératif.
Il n’est pas concevable que certaines idées pouvant choquer certaines personnes, mais confortant les valeurs de notre démocratie, ne soient pas prises en compte.