Très récemment les syndicats des biologistes libéraux ont manifesté du fait de modifications prochainement mis en place par les organismes sociaux concernant les tarifs des différents actes demandés par les médecins qu’ils soient libéraux ou non.
Un vif débat a été développé dans les colonnes du Quotidien du Médecin concernant cette situation.
Le directeur de la CNAM auditionné par le Sénat a expliqué clairement sa position.
En fait ce changement de paradigme dans le secteur de la biologie médicale est essentiellement dû au fait que les actes effectués par les laboratoires le sont par des automates.
De ce fait « le gain » obtenu par cette nouvelle manière de travailler n’est plus en adéquation avec la cotation demandée.
Par voie de conséquence il semble opportun pour les organismes sociaux, compte tenu de l’envolée des dépenses de santé, de faire des économies sur cette branche d’activité, et réduire la rétribution des actes de biologie.
Nous pouvons comprendre assez bien le directeur de la CNAM qui veut être un bon père de famille, et a la volonté de ne pas majorer le déficit abyssal de la branche maladie.
En regardant la base de notre système de santé, nous comprenons mieux les revendications des biologistes
En tant que petite main de notre système de santé, je m’interroge quelque peu sur l’avenir de la santé dans notre pays, mais aussi en ce qui concerne les décisions concernant les remboursements de certains actes.
Nous avons une population qui est vieillissante, et nous devons prendre en compte de cette situation qui impacte directement notre exercice professionnel.
Par voie de conséquence nous sommes dans l’obligation d’accepter le fait que ces patients soient plus souvent dans nos cabinets du fait de pathologies chroniques, mais aussi de maladies dans certains cas intriquées.
De ce fait nous devons régulièrement faire appel aux biologistes pour connaître l’évolution d’une insuffisance rénale par exemple, ou d’un diabète.
Force est de constater que nous recevons les analyses par le biais d’un portail informatique (ce n’est pas plus écologique d’ailleurs que le papier, mais plus pratique pour consigner dans le dossier médical).
Les analyses réalisées par les laboratoires ne sont plus envoyées par voie postale aux patients depuis quelques années.
Néanmoins, et heureusement, ils peuvent récupérer leurs résultats grâce à une interface informatique, et des mots de passe envoyés.
Cependant nous oublions que souvent nous sommes sollicités pour avoir la possibilité de récupérer ces données par des personnes qui ne sont pas des détenteurs d’ordinateurs (nous faisons des photocopies gracieusement pour certains), ce qui souvent nous contrarie grandement car nous sommes devenus des prestataires dans le domaine des examens biologiques.
Le comportement des laboratoires se justifie par le fait que le coût engendré par l’envoi postal est démesuré vis-à-vis d’un remboursement des examens demandés.
Il est certain que si nous demandons la réalisation d’un seul acte comme par exemple la créatinine, le coût du timbre est bien supérieur à celui de la facturation demandée à la sécurité sociale.
D’autre part, en étant de la vieille garde actuellement, je me suis rendu compte que les laboratoires pour devenir plus performants, et donner des résultats de qualités, doivent s’associer.
Pour arriver à cette fin j’ai pu assister à la disparition des petites structures locales au profit de grandes unités qui sont souvent pilotées par des groupes d’affaires pas nécessairement en rapport avec la santé.
De plus très régulièrement pour montrer la qualité de leurs prestations ils sont dans l’obligation de recevoir une accréditation, et pour se faire doivent suivre un cahier des charges complexe, et dans la plupart des cas très chronophage (une fois de plus on se rend compte de l’incohérence de telles revendications administratives souvent inutiles).
Cette situation montre que dans le domaine de la biologie médicale les temps sont très durs, et qu’il est nécessaire avant de prendre quelconque décision de mieux comprendre les problématiques de nos confrères.
Nous ne devons pas oublier que, nous les libéraux, sommes au bout de la chaine, et nous voyons que la qualité des services dans le domaine de la biologie n’est plus le même qu’il y a 20 ans.
Devons nous accepter de tels changements, et ne pas nous manifester pour expliquer que nous sommes également directement impactés par des mesures de restrictions budgétaires concernant un domaine qui nous est indispensable pour notre pratique professionnelle ?
Outch !! Qu’en pensent nos députés…
On peut résumer d’une autre façon : les biologistes en ont marre d’être pris pour des boucs émissaires et / ou des imbéciles. Il y a d’autres professions qui voient leurs revenus diminuer en France, à part les professionnels libéraux de santé? Quand pensent nos députés si généreux envers eux même avec notre argent?