Un événement concernant un professionnel de santé a été à l’origine de nombreux reportages, et de réactions diverses.
Une consœur installée au sein d’une cabinet avec d’autres collègues, dans une banlieue de Marseille, a été victime de coups de la part de deux femmes qui souhaitaient une ordonnance pour une tierce personne qui n’était pas présente.
Cette rage de la part des fauteuses de troubles était en relation avec l’attitude de refus de notre consœur, refus qui est tout à fait logique.
En parallèle nous apprenons que des agressions vis à vis des professionnels de santé sont de plus en plus fréquentes.
Pour mieux appréhender cette situation il suffit de regarder sur les moteurs de recherche de notre ordinateur.
Ainsi on apprend que les patients n’acceptent plus les retards, les refus suite à des demandes pas nécessairement fondées….
Aussi ils n’ont pas de retenue, et frappent sans état d’âme les professionnels qui n’acceptent pas les règles qu’ils veulent imposer.
Toutes ces situations concernent l’ensemble des professionnels de santé qu’ils soient médecins, infirmières, ou aides-soignantes qui officient au domicile des patients ou en cabinet.
Le plus surprenant est de voir les réponses données par l’exécutif, et les représentants des caisses.
Le plus souvent elles restent politiquement satisfaisantes, mais elles ne sont jamais suivies d’une réponse ferme et adaptée.
On peut faire des marches blanches, des pétitions ou des reportages, rien n’y fera tant que les pouvoirs publics ne prendront pas leur responsabilité à l’égard de ces individus.
Un confrère mandaté pour une expertise, qui a été agressé sur Marseille suite à son examen clinique, a montré à la télé ses blessures infligées par un patient mécontent de ses conclusions.
Ce qui est dramatique, c’est de voir que le responsable de cet acte répréhensible n’a pas été réellement inquiété car il n’a pas fait de prison, et a eu certainement un rappel à la loi.
Cette décision a mis en colère notre confrère qui a peur du fait d’une absence de sanction de cette personne.
En effet il peut de ce fait le retrouver et il a les capacités, sans se faire nécessairement condamner, le menacer une nouvelle fois.
Mme Le Bodo il y a quelques mois de cela avait exprimé sa profonde solidarité, avec une empathie hors norme, vis à vis des professionnels molestés.
Pour cette ancienne ministre éphémère il était impératif de sanctionner lourdement les responsables d’incivilités commises à l’égard des professionnels de santé.
Ce qui est remarquable, c’est de voir que malgré ce discours « volontariste » rien n’a changé dans la manière de poursuivre les agresseurs des soignants.
Il est vrai que Mme Le Bodo s’était exprimée juste avant les pourparlers concernant la future convention médicale, et il était nécessaire d’avoir une attitude très corporatiste (ce comportement « salutaire » avait été relayé par certains syndicats).
Cet été la numéro 2 de la CNAM s’est fendue d’une tournée pour aller à la rencontre des libéraux (non, il ne s’agissait pas de la tournée des plages en dilettante, et ce même si cette dernière était en tenue légère).
Ses pérégrinations ont fait l’objet de plusieurs articles, mais à mon grand regret elle ne s’est pas déplacée dans les banlieues nord de Marseille pour discuter des difficultés rencontrées par les professionnels de santé.
Or c’est là qu’elle devait être présente, si elle avait eu la vraie fibre sociale, pour pouvoir dialoguer avec des professionnels qui n’assurent plus les visites du fait d’une insécurité grandissante, et des patients qui n’ont plus de possibilité de recours aux soins.
Là nous pouvons dire qu’une frange de la population vit la problématique de la discrimination aux soins.
Toujours est-il que les soignants, les enseignants, les pompiers, les agents de la force publique sont tous embarqués sur le même radeau en perdition.
Alors qu’ils devraient être remerciés et félicités pour leurs actions, ils sont régulièrement les victimes de personnes indélicates, cela dans une indifférence générale ou plutôt un intérêt feint.
Mais est-il raisonnable de ne pas intervenir en étant plus ferme tant sur le plan judicaire que sur le plan pécuniaire ?
Je ne le pense pas, et je me dis que l’on met sous le tapis certaines situations préoccupantes (cas des quartiers gangrénés par les trafiquants de drogue) qui pourrissent la vie de certains citoyens qui eux aussi sont régulièrement menacés.
Ils ne peuvent plus sortir, et doivent composer avec les lois de ces dealers qui n’ont aucun scrupule à les isoler du monde.
Comment est-il possible d’accepter dans un pays démocratique comme le nôtre une telle dérive pour laquelle les énarques ferment sciemment les yeux ?
Bonjour Docteur,
une attitude des patients qui a empiré au moment du covid.Et nous retrouvons ça malheureusement dans presque tout les métiers en contact avec le public et dans la vie de tout les jours . Travaillant en pharmacie nous sommes aussi victimes d’incivilité plus au moins grave… crachat, insultes (que je n’oserai mettre ici, menaces (au telephone un patient que nous connaissions bien , m’a menaçé de venir m’attendre à la sortie parce que nous n’avions plus de vacins contre la grippe car il etait persuadé que ça allait aussi le protéger du Covid…) je suis secrétaire et je ne fais que les entendre … mais mes collègues les subissent en direct au comptoir … collègues qui ont mon plus grand respect quand à leur hatitude face à tout celà… mais oui effectivement on ne se sent pas beaucoup aidé, soutenu ou même compris ….
En vous remerçiant pour vos articles et avec tout mon respect
Cordialement
Mme Ortaffa Agnès
Merci pour vos encouragements et vos commentaires tout à fait justes.