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Des confrères très loquaces pour donner des consignes électorales

Depuis l’annonce par M. Macron de la dissolution de l’Assemblée Nationale de nombreux politiques de tous bords ont donné leur interprétation à cette prise de position.

Outre les critiques parfois très acerbes à l’égard du président, nombreux sont les politiques qui ont décidé de prendre leur bâton de pèlerin pour se rendre attractifs auprès des administrés concernés par leur candidature (il y a parfois, à ma grande stupéfaction, des parachutages pas forcément salutaires).

Ce qui surprend une grande frange de la population, c’est de voir que des anciens ministres n’ont pas de remords de critiquer la manière dont le pays a été géré.

Ces derniers ont rapidement oublié qu’ils étaient la cheville ouvrière d’une politique à laquelle ils avaient largement contribuée.

On a l’impression que, tout comme le Titanic, nombreux sont ceux qui tentent de quitter le navire qui se met à sombrer avec perte et fracas.

Face à l’adversité on souhaite avant tout sauver sa peau, et son aura qui demeure l’ADN de ces politiciens.

Pour la plupart il n’y a aucun regret de trahir son propre camp, car ce qui importe avant tout c’est de briller devant un parterre de fidèles, mais aussi de recevoir une obole non négligeable.

Certains français, pour toucher les mêmes sommes, sont contraints de mouiller leur chemise parfois au détriment de leur santé.

Les énarques encartés veulent gérer l’après, cela sans avoir de remords, et en faisant table rase par rapport à leur propres convictions.

Ce qui est révoltant, c’est de voir que durant cette période très sombre sur tous les plans, où nous avons besoin de nous serrer les coudes du fait d’une situation économique très difficile, les politiques se critiquent avec une rage souvent incompréhensible pour obtenir un pouvoir parfois illusoire.

Ce comportement quelque peu déstabilisant a de grandes chances de ne pas être un soutien pour la nation qui devrait être la base de l’action de tout politicien.

Les français veulent que le pays devienne une référence sur tous  les plans (c’est peut-être ambitieux), mais au lieu de cela ils constatent que nous nous acheminons progressivement vers un chaos orchestré par des partis politiques en mal de reconnaissance et qui veulent avant tout occuper le devant de la scène.

Parallèlement à cette situation le commandant de bord du navire ne cesse de mettre de l’huile sur le feu pour dénoncer ouvertement dans les médias les risques engendrés par un vote extrémiste.

Ce dernier oublie qu’il est quelque peu responsable d’un manque d’adhésion à sa politique par nos concitoyens, mais aussi ce qui est très inquiétant « sa détestation » énorme par un grand nombre de français.

Elle est loin la période où M. Macron était plébiscité pour son programme, plébiscite responsable d’une fuite de partisans de gauche comme de droite qui voyait derrière M Macron le messie.

Des consignes parfois discutables

Le scrutin du 30 juin est l’occasion pour de nombreuses personnalité du PAF, mais aussi des collègues médecins de partager leur choix.

Je souscris au fait qu’il est très important de voter car le vote demeure la force de notre démocratie.

Cependant nous ne pouvons qu’être surpris par les prises de position de certains professeurs de médecine ou médecins très en vue.

Qu’ils incitent les indécis ou ceux qui ne souhaitent pas voter est une chose, mais donner des consignes claires pour éviter  ou accepter de voter pour un parti politique est plus critiquable.

En effet, et même s’ils n’ont pas une obligation de réserve, leur attitude me semble préjudiciable car elle risque à moyen terme de donner une image de notre profession pas nécessairement enviable.

Nous pouvons comprendre la colère de ces collègues qui sont très pessimistes quant à l’avenir de notre pays, cela à juste titre, mais il me semble important pour être plus productif d’agir différemment.

Leurs réactions épidermiques, que nous pouvons comprendre d’une certaine mesure, risquent de braquer de nombreuses personnes (qu’elles exercent ou non dans le milieu médical), et d’avoir un effet contraire à celui recherché initialement.

C’est d’ailleurs ce que j’ai pu observer sur le site du Quotidien suite à la publication d’un article sur ce sujet.

Nombreux sont les confrères qui ont rédigé des commentaires pour montrer leur désaccord vis-à-vis d’une prise de position qu’ils considèrent inappropriée de la part de professionnels de santé.

Dr Pierre Frances

Un Commentaire

  1. Entièrement d’accord avec vous, cher Confrère.
    Sur le même site, le blog du Dr Géraldine Pignot nous incite implicitement à voter pour le parti présidentiel.
    N’est-ce pas regrettable ?

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