Au décours d’une garde réalisée sur mon secteur, j’ai rencontré une personne envoyée par le régulateur du centre 15.
Ce dernier est arrivé en demandant si je pouvais le recevoir car il était de confession juive.
Ce type de propos m’a particulièrement surpris, mais m’a conduit à avoir une attitude défensive.
En effet de nombreuses personnes mandatées par des associations diverses (je ne cautionne nullement cette manière d’agir) souhaitent en posant de tels types de questions savoir si les professionnels de santé ne sont pas racistes, ou refusent de donner des soins à certaines catégories de citoyens.
En interrogant ce patient avec plus de précisions, j’ai appris que ce dernier avait été victime de propos quelque peu discriminatoires, et de ce fait il avait quelque peu modifié son comportement.
Je lui ai alors expliqué que j’étais quelque peu surpris par ses mots qui n’avaient pas de place au sein de notre groupe médical.
Rapidement j’ai pu le mettre en confiance, et je lui ai prodigué les soins en rapport avec sa symptomatologie.
Etant assez détendu du fait d’un nombre limité de consultations ce jour-là (c’était une garde tranquille), j’en ai profité pour discuter avec cette personne.
J’ai remarqué sa plus grande décontraction, suite à mes propos, ce qui m’a particulièrement touché.
Il n’a pas hésité à confier son désarroi vis-à-vis de situations difficiles à vivre.
Il réside habituellement dans la banlieue parisienne, et tient depuis plus de 15 ans un commerce (restaurant).
Depuis quelques mois il a noté des modifications de comportement de certains clients qui n’ont pas de scrupules à l’invectiver en ce qui concerne la qualité de son service, mais également les plats apportés (ils ne conviennent pas à tous du fait d’exigences de plus en plus fournies).
N’ayant pas eu l’habitude d’être confronté à de telles remarques, ce dernier s’est renfermé dans sa coquille et il a avalé les couleuvres des consommateurs (il est difficile de parler des clients dans les cas de comportements racistes) de son restaurant.
C’est alors que j’ai pu comprendre les raisons qui ont conduit cette personne à avoir des propos quelques peu déplacés, compte tenu du rôle que doit avoir un professionnel de santé en général.
Il est vrai que j’exerce dans une zone semi-rurale, zone où ce type de comportement n’est pas, ou exceptionnellement observé.
Je me suis empressé de rassurer cet aimable patient qui était très stressé du fait de sa confession religieuse.
Bien entendu, il est difficile avec des mots que calmer les maux de cette personne qui est blessée intérieurement.
Ce qui est difficile à admettre, c’est de voir que dans ce cas de figure aucune infraction n’a été commise, nous n’avons juste qu’une vindicte en rapport avec des appartenances religieuses.
Un climat général assez délétère
Il est vrai que la situation économique de notre pays est quelque peu morose.
D’ailleurs notre actuel premier ministre ne s’est pas caché (et il continue son tour pas de France mais des rédactions de différents médias) de l’annoncer sur les plateaux de différentes chaines de télévisions.
Parallèlement à son discours nous voyons que de nombreuses valeurs de notre république sont régulièrement mises à mal, ce qui conduit régulièrement à des discours lénifiants de la part des pouvoirs publics.
Cependant nous ne notons pas de réelle prise de conscience concernant certains faits pourtant hautement répréhensibles.
Des ministres se déplacent, portent des gerbes, distillent sur la place publique de beaux discours, et ensuite c’est le silence total.
J’ai été récemment interpellé par les propos du chef de l’Etat qui expliquait que « la France protégera toujours les juifs ».
Cette phrase m’a quelque peu étonné, car nous sommes en démocratie, et cette affirmation n’a pas lieu d’être selon moi.
En effet tout individu, quelle que soit sa religion, s’il n’enfreint pas les lois de la république, doit être respecté.
Régulièrement les médias relatent des histoires parfois dramatiques, ou qui peuvent donner froid dans le dos.
En ce qui concerne notre sujet hautement religieux, nous avons vu cet été des réactions parfois inadaptées, mais aussi des actes peu acceptables.
C’est le cas de l’olivier tronçonné, cela alors qu’il avait été planté en hommage de ce pauvre jeune de confession juive qui avait été torturé par des barbares.
Des tags antisémites, ou des affiches concernant les otages juifs détenus à Gaza par une mouvance terroriste qui sont déchirées, ponctuent régulièrement la vie des citoyens français.
Cependant les médias sont prompts à développer des situations sous un angle donnant des relents antisémites, cela sans en avoir les preuves.
Dernièrement, pour illustrer mes propos, un centre de loisirs de mon département n’a pas accepté des enfants de confessions juive pour des raison identitaires, affirmations qui ont été diffusés par les agences de presse de notre pays.
Le directeur du centre s’est rapidement exprimé sur cette affaire pour dénoncer le climat hautement délétère le concernant.
Il semblerait que ce refus d’accueil soit en rapport avec les normes de sécurités qui ne pouvaient pas être respectées du fait du nombre de participants.
Ce cas de figure nous montre que les journalistes n’ont plus de filtres, et ne prennent plus le temps de vérifier les faits.
On a l’impression dans un monde où les réseaux sociaux ont pignon sur rue que les rumeurs, et fausses nouvelles ponctuent régulièrement nos comportements.
Nous devons être droits dans nos bottes, et nous dire que nous sommes en démocratie, et nous devons tous nous respecter.