0

Un rééquilibrage des comptes……

Conscient du déficit abyssal de nos comptes publics, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes.

A ce titre il a décidé de se pencher sur quelques solutions (des rustines devrons-nous dire) pour éponger la facture quelque peu salée qu’il faudra payer en 2026 en ce qui concerne la sécurité sociale.

Pour ce faire plusieurs pistes sont à l’étude :

1/ Les ALD qui sont très onéreuses pour nos organismes sociaux. Certains énarques ont expliqué que certains pays européens (cas de l’Allemagne) ont un pourcentage d’ALD bien inférieur au nôtre, cela avec une population superposable. Ils oublient, je pense sciemment que dans les hôpitaux publics la masse salariale dévolue aux administratifs est près de 20% plus importante dans notre pays.

Pour ce faire il est proposé de ne pas reconduire systématiquement l’ALD concernant certaines pathologies considérées comme étant en rémission, et réduire le champ des ALD.

En ce qui concerne les pathologies en rémission, il faut savoir que les services médicaux des CPAM agissent depuis des années dans ce sens, et ce discours est amusant car dans ce cas le bon sens permet d’appliquer depuis des décennies cette disposition.

Autrement dit, rien de nouveau dans ce cas de figure.

Pour limiter le nombre des ALD exonérantes, cela sera difficile, sauf si les mutuelles sont mises à contribution (elles augmenteront alors les tarifs)

2/ En ce qui concerne les arrêts de travail, la ministre de la santé propose (elle donne son idée, mais n’a pas dit qu’elle l’appliquerait) de réduire la durée maximale d’un arrêt de travail à 15 jours.

Cette idée a de grandes chances de favoriser une plus grande fréquentation des cabinets médicaux déjà en surchauffe.

D’autre part l’idée de n’indemniser les arrêts de travail qu’à partir du 7ème jour est assez logique, mais comme nous l’explique notre ministre de tutelle cela ne peut se faire qu’avec l’accord des partenaires sociaux.

Un syndicaliste a parfaitement résumé la situation : on se défausse d’une mesure très impopulaire qui est peu accepté par la population, et qui a des chances de mettre le feu aux poudres.

Il est plus simple pour obtenir la faveur de la population de ne pas se mouiller, et laisser aux autres la possibilité de devenir la bête noire de nos concitoyens.

C’est dans la même lignée que nous voyons régulièrement les mises à l’index de professionnels gros prescripteurs pourtant, dans la majorité des cas, très intègres.

Il est en fait plus aisé de taper sur une masse électorale dont l’assise est réduite, et pas nécessairement acquise à sa cause, plutôt que de taper sur le citoyen de base.

3/ Les franchises von être augmentées pour montrer aux français que la santé a un coût, mais on oublie facilement qu’une frange de la population va être exonérée de cette contribution. De plus, et à mon grand étonnamment plus d’un milliard d’euros n’ont pas pu être récupérés par le biais de ces franchises.

Une situation qui a de grandes chances d’être rapidement dépassée par le poids de la dette

L’exécutif explique que nous devons économiser 40 milliards d’euros pour réduire le poids de la dette.

Malheureusement nous oublions que les intérêts de cette dette sont de plus de 50 milliards, donc sans être un excellent mathématicien on peut dire que nous aurons une dépense qui continuera à s’envoler.

Deux pays européens ont pris des mesures drastiques pour réduire leur déficit : l’Espagne, et le Portugal.

Pour ce faire ces deux pays, pourtant dirigés par des socialistes, ont décidé de réduire de 50% le nombre de fonctionnaires, et ont pris des mesures pour réduire la rétribution des salariés et des retraités.

Ces mesures ont été assez impopulaires, mais les citoyens de ces deux pays ont parfaitement compris le bien fondé de telles décisions (il est vrai que les gouvernements en place dans ces deux pays avaient la majorité en qui concerne leur corps électoral).

En France la situation est différente à plusieurs titres :

  • Le gouvernement n’a pas de réelle majorité. Aussi pour pouvoir rester en place il accepte certaines concessions parfois critiquables, concessions favorisant un train de réformes très lent ou quasiment inexistant
  • Nos dirigeants sont en train de concocter une potion pour que le contribuable français (moins de 50% des français paient l’impôt) puisse cracher un peu plus au bassinet, cela alors que nous savons tous que les retenues fiscales en France sont les plus importantes par rapport aux autres pays européens
  • Ce qui est étonnant, et quelque peu révoltant, c’est de voir qu’aucune décision n’a été prise pour réduire drastiquement certaines commissions ou comités, mais aussi pour limiter un train de vie de l’Etat qui est démesuré, et inapproprié

 

Toujours est-il que ces mesurettes permettant de calmer les opposants politiques ne seront à coup sûr peu, ou plutôt pas efficaces.

A moyen terme les mesures prises pour réduire le déficit de la dette a de grandes chances d’être à l’origine de manifestations de rue (plus importantes à mon  avis que les gilets jaunes), mais aussi probablement d’un changement de paradigme avec une gestion par le FMI.

Or si le FMI met sa patte, nous allons devoir avaler une potion très amère avec des réductions de salaires, de retraites, et de prestations sociales.

Dr Pierre Frances

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec * Pour information, Pierre Frances ne répondra pas aux commentaires anonymes.