Actions et réflexions pas nécessairement opportunes

Très régulièrement les médias mettent en lumière certains faits parfois risibles, mais qui pour certains professionnels font grincer des dents.

C’est ainsi que le Quotidien du Médecin a relayé les réflexions de certains édiles de la Nièvre qui expliquent « qu’il est nécessaire de ne pas être malade ».

Ce message, il faut le souligner, a été amplement mis sur la table par de nombreux médias.

De cette manière on « informe » les citoyens, et renvoie un message pas très positif pour les professionnels de santé.

Ce comportement, très agressif, fait suite à une pénurie criante de médecins au sein de ce département.

Ce qui m’a quelque peu amusé a été la réflexion d’un confrère qui a souligné un point tout à fait juste.

En effet lorsqu’on a une telle volonté il est important de tout mettre en œuvre pour aller dans le même sens.

A ce titre ce dernier expliquait qu’il serait important pour ces édiles (et ils sont nombreux car dans le domaine politique on dépense et on recrute énormément) qu’ils poussent à ce que leur progéniture aille faire des études dans une faculté de médecine (on ne peut pas à ce titre être élitiste, et on peut même conseiller moyennant finances qu’ils partent quelques années en Roumanie).

Cependant une telle action semble difficile à valider pour plusieurs raisons :

  • Le fait que le choix des descendants de ces politiques ne soit pas axé sur cette profession
  • Le fait que le niveau d’études des chérubins n’est pas forcément en accord avec celui demandé par les universités et surtout parcoursup.
  • Le fait que l’attractivité des études médicales ne soit pas au rendez-vous. Imaginez quel étudiant souhaite suivre des études épuisantes, mal considérées par les pouvoirs publics, et qui conduisent à réaliser une activité de forçat

Par ailleurs il est plus aisé pour ces politiques d’occuper le champ médiatique en développant des propos pas forcément logiques que de réfléchir sur des solutions plus censées.

Pourquoi dans ce cas ne pas discuter avec les pouvoirs publics, mais surtout les principaux concernés que sont les médecins ?

Ce qui est souvent énervant, c’est de voir que ces personnes agissent en étant solitaires car ils pensent avoir la science infuse dans un domaine qu’ils ne connaissent pas du tout.

Leur seule idée est avant tout de devenir populaire pour obtenir des voix qui favoriseront une réélection.

Dr Pierre Frances