Nous retiendrons durant de longues années le fait que Paris a organisé de manière parfaite les Jeux Olympiques.

Alors que certains oiseaux de mauvais augure avaient prédit la survenue d’attentats, nous avons pu voir que les français ont été subjugués pour la majeure partie par cet événement hors norme, événement qui s’est déroulé de manière très satisfaisante sur un plan sécuritaire.

Bien entendu certaines notes pas nécessairement positives (qualité des la restauration, des couchages ou des transports) pour le comité d’organisation.

Cependant ces critiques proviennent d’un groupe peu important de compétiteurs, et ne sont pas nécessairement fondées.

De nos jours il faut savoir composer avec les goûts de chacun : cuisine végétarienne, végan ou sans gluten par exemple, ce qui est parfois une contrainte voulue par les athlètes mais pas nécessairement fondée.

En parallèle nous ne pouvons que féliciter l’ensemble des bénévoles qui ont fait de leur mieux pour assurer un bon déroulement de ces jeux.

La prise en charge de la santé des différents participants à ces jeux au cœur d’une polémique

Une joueuse de rugby américaine s’est même félicité de soins gratuits prodigués sur le village olympique.

Cette dernière a pu réaliser un frottis sans débourser un seul centime, et elle ira très prochainement effectuer des soins dentaires et un bilan de santé sur ce même mode.

Sa remarque a été largement diffusée sur un portail qui vantait ce type d’accueil médical.

Il est sûr que les réseaux sociaux sont l’apanage des jeunes générations, pas seulement bien sûr, et nombreux sont ceux qui de cette manière ont une attitude très nombriliste.

On peut ainsi connaître tous les détails de leur vie, et envoyer des signes d’approbation (ils ne sont pas forcément sincères).

Au-delà de ces remarques, le fait que de nombreux soins (dentaires et gynécologiques notamment) soient gratuits a été à l’origine de polémiques.

Certains citoyens se sont posé la question de savoir quel organisme déboursait les sommes allouées à ces prises en charge gratuites.

Rapidement, du fait de critiques acerbes et nourries formulées par les médias, le comité d’organisation a expliqué que différents sponsors impliqués dans cet événement assuraient le défraiement de tels actes médicaux.

Le ministre de la santé démissionnaire a pour sa part expliqué que la Sécurité Sociale ne dépensait aucun centime pour assurer le fonctionnement du centre de santé du village olympique.

En parallèle l’Assistance Publique de Paris a précisé que des médecins avaient été détachés des hôpitaux (je n’ai pas trop compris sur quel mode, et de quelle manière), et expliquait qu’ils étaient bénévoles.

Cependant cette manière de communiquer concernant la réalisation de soins non urgents avec un tel empressement reste une source de polémique à plusieurs titres :

• Tout d’abord alors que les USA ont « raflé » le plus de médailles durant ces jeux olympiques (je ne parle pas des jeux paralympiques qui auront lieu dans la foulée), et demeurent une puissance internationale de premier plan, ce « paquebot » n’est pas capable d’assurer des soins de qualité pour leurs ressortissants sans débourser des sommes considérables. Cela nous fait réfléchir quelque peu sur la nécessité de prodiguer des soins en matière de santé sans discernement concernant les ressources.
• Ensuite, même si cette américaine a pu effectuer un frottis, il me semble indécent de partager cette information sur un réseau social. En effet en tant que généraliste, je suis très régulièrement confronté à des situations où je suis contraint de parlementer pour éviter que certaines patientes puissent être vues par un gynécologue avant 6 mois, cela alors qu’elles présentent des problèmes de santé de premier ordre. En ce qui me concerne, et alors que j’ai une infection dentaire, j’ai du attendre plus de 2 mois pour avoir un rendez-vous et recevoir des soins adéquats. Il est vrai que ne suis pas un athlète de haut niveau, et je ne peux pas prétendre à ce type de prise en charge en urgence sur le village olympique
• Par ailleurs nous comprenons et félicitons, si cela est juste, le comportement de nos confrères qui officient bénévolement au sein du village olympique. Bien entendu nous pourrions rétorquer qu’ils sont également utiles pour nos concitoyens (certains doivent attendre de longs mois) qui souffrent d’une pénurie criante de professionnels de santé au sein de nos cités, mais aussi de nos hôpitaux
• Enfin nous voyons que certaines applications informatiques peuvent être à l’origine de polémiques pas nécessairement infondées. Il aurait été utile à cet égard d’établir une charte avant le début de ces jeux pour éviter la tenue de tels propos sur les réseaux sociaux.

Toujours est-il que cette situation nous montre que les sponsors peuvent être généreux afin de véhiculer une image positive aux différentes nations, mais ils oublient la détresse de certains français qui ont des difficultés à avoir accès aux soins.

Ce qui me désole quelque peu, c’est de voir qu’au sein même de ma patientèle de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer le fait que des athlètes étrangers puissent avoir recours à des soins non urgents, cela alors qu’eux galèrent souvent pour être pris en charge de manière correcte.

« La charité est souvent un fruit de l’orgueil » Di Lernia Afonso.